Des affrontements ont eu lieu, samedi soir, entre les forces de l'ordre et des groupes salafistes, environ 1000 personnes, qui voulaient installer, sans autorisation, devant la mosquée Bilal, à Séjoumi, des tentes de prédication et de fatwas religieuses. Les forces de l'ordre ont réussi, après plusieurs tentatives, à disperser la foule qui a fortement répliqué par des cocktails Molotov obligeant, ainsi, les forces de sécurité à reculer jusqu'à l'échangeur Ben Daha au niveau de l'autoroute Tunis-Medjez El Bab, selon l'agence. La police a tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser. Les heurts ont éclaté après la prière en fin d'après-midi. La police a procédé à l'arrestation de trois personnes parmi les salafistes et saisi plusieurs cocktails Molotov à bord d'un véhicule garé dans ce quartier pauvre, situé au bord d'un lac insalubre, a indiqué radio Mosaïque FM. Auparavant le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, un indépendant, a menacé mercredi de poursuites de toute personne appelant au meurtre, incitant à la haine ou plantant des tentes de prêche, en allusion aux salafistes qui s'installent sous des tentes pour prêcher et distribuer leurs écrits. Les autorités ont récemment durci le ton face aux groupes salafistes, notamment les djihadistes armés, dont plusieurs dizaines sont actuellement pourchassés par l'armée dans l'ouest du pays, à la frontière algérienne. Seize militaires et gendarmes ont été blessés dans la traque des deux groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et dont certains sont des vétérans de la rébellion islamiste au Mali. Depuis la révolution de janvier 2011, la Tunisie est confrontée à l'essor de groupuscules salafistes djihadistes. Le gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahda est accusé par l'opposition d'avoir fait preuve de laxisme face à cette menace. Vendredi, des centaines de policiers, militants des droits de l'homme et représentants de partis politiques ont manifesté contre le terrorisme après que le gouvernement eût admis la présence d'Al-Qaïda au sud-ouest du pays.