L'association argentine des Mères de la place de mai a estimé vendredi que l'ex-général Jorge Videla, est décédé vendredi en prison après avoir été "répudié par la société" pour avoir imposé une féroce répression lorsqu'il dirigeait la junte militaire de 1976 à 1981. "Il meurt condamné par la justice et répudié par la société", a commenté Nora Cortiñas, dirigeante d'une des deux associations des Mères de la Place de Mai, dédiées à la recherche des disparus de la dictature (1976-1983). "Je ne célèbre pas cette mort. Parce que (les dictateurs) meurent et emportent les secrets les plus importants de l'histoire, ils meurent en emportant les secrets de cette époque tragique", a-t-elle ajouté. Après la mort de Videla, un seul des quatre militaires qui se sont succédé au pouvoir entre 1976 et 1983, Reynaldo Bignone, est encore en vie, après le décès de Roberto Biola et Leopoldo Galtieri. Il est, lui aussi, emprisonné pour des crimes commis pendant la dictature. De son côté, la présidente de l'organisation des Grands-mères de la place de mai Estela de Carlotto s'est déclarée sur Radio Continental "un peu plus tranquille" après le décès de cet "être abject". "L'histoire soulignera le génocide qu'ont subi les Argentins, l'opprobre de la dictature civilo-militaire que (Videla) a dirigé et dont il ne s'est jamais repenti", a-t-elle estimé. L'ancien dictateur argentin, âgé de 87 ans, est mort vendredi dans sa cellule où il purgeait des peines de prison à perpétuité pour crime contre l'humanité. Il avait aussi été condamné à une peine de 50 ans de prison au terme d'un procès pour le vol de bébés d'opposants au cours duquel il avait qualifié les mères de ces enfants de "terroristes".