Le président syrien Bachar Al Assad a prévenu jeudi que tout accord de paix qui pourrait être conclu à la conférence de Genève devrait être approuvé par référendum. Cette déclaration a été faite alors que l'opposition syrienne a assuré qu'elle ne participerait pas à la conférence internationale Genève 2 tant que l'Iran et le Hezbollah soutiendraient Damas. Lors d'un entretien diffusé par la chaîne de télévision libanaise Al Manar, proche de ses alliés chiites du Hezbollah, le chef de l'Etat syrien a confirmé son accord de principe à la participation de Damas à la conférence internationale que tentent d'organiser la Russie et les Etats-Unis. A la question de savoir s'il posait des conditions préalables à sa participation, Bachar Al Assad a répondu : «La seule condition, c'est que tout ce qui sera mis en œuvre sera soumis à l'opinion publique syrienne et à un référendum syrien.» Il a ajouté qu'il y avait en Syrie «une véritable pression populaire» pour ouvrir le front du Golan avec Israël, qui occupe ce plateau depuis 1967. Par ailleurs, Bachar Al Assad s'est dit très confiant dans la victoire de ses troupes engagées dans une guerre sanglante contre les rebelles, dans une interview diffusée jeudi par la chaîne du mouvement chiite libanais Hezbollah, son allié indéfectible. «Il y a une guerre mondiale menée contre la Syrie et la politique de résistance (Syrie-Iran-Hezbollah contre Israël) (...) (mais) on est très confiant dans la victoire», a-t-il déclaré. En outre, la Syrie a exprimé sa satisfaction devant les résultats de la conférence internationale sur la crise en Syrie tenue à Téhéran sous le thème «Mettre un terme à la violence et éviter l'exacerbation de la crise», a indiqué le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères. «La République arabe syrienne se félicite de la réunion de Téhéran et des résultats issus de cette réunion, qui affirment la nécessité de mettre fin à la violence et d'amorcer un dialogue national entre les Syriens pour décider de leur sort loin de l'ingérence étrangère dans leurs affaires intérieurs et protéger la souveraineté du pays», a déclaré le porte-parole cité vendredi par l'agence de presse Sana. «La Syrie apprécie les efforts déployés par l'Iran pour parvenir à une solution politique de la crise en Syrie par le biais du dialogue global intersyrien, et à l'arrêt de la violence», a-t-il ajouté. «La Syrie exprime son appréciation de la participation de 40 pays à la réunion de Téhéran, de leur soutien aux efforts déployés pour résoudre la crise via le dialogue et de leur appel à la levée des sanctions économiques imposées à la Syrie», a-t-il conclu. L'Algérie était représentée par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui a appelé les antagonistes syriens à faire prévaloir le langage de la paix et à s'éloigner de tout ce qui pourrait exacerber le conflit et alimenter la violence et les hostilités dans ce pays. «Nous appelons tous les antagonistes syriens à faire prévaloir le langage de la paix et à éviter tout ce qui pourrait exacerber le conflit et alimenter la violence et les hostilités au regard du stade critique de la crise en Syrie», a préconisé M. Medelci qui s'exprimait devant la conférence. Des islamistes syriens arrêtés en Turquie avec du gaz sarin Les autorités turques ont arrêté douze membres présumés du Front Al Nosra, un groupe rebelle syrien lié à Al Qaïda en Irak, qui planifiaient des attentats en Turquie et étaient en possession de gaz sarin, rapportent jeudi des médias turcs. Ces informations n'ont pas été immédiatement confirmées de source officielle. Les douze suspects ont été arrêtés à Adana, ville du sud de la Turquie située à une centaine de kilomètres de la frontière syrienne, écrivent les journaux turcs Taraf, Cumhuriyet et Aksam. La police a saisi au cours de la perquisition deux kilos de gaz sarin et des armes lourdes, ajoutent-ils sans citer leurs sources. Les membres présumés du Front Al Nosra préparaient un attentat de grande ampleur et ont été inculpés par un tribunal de la ville, selon les médias. Les rebelles syriens et les forces du président Bachar Al Assad se sont mutuellement accusés ces derniers mois d'avoir mené des attaques chimiques, notamment avec du gaz sarin. Pour rappel, il y a eu une polémique concernant l'identité de la partie qui a utilisé les armes chimiques dans le conflit actuel en Syrie. L'opposition accuse le gouvernent syrien, alors que ce dernier accuse les rebelles syriens d'avoir recouru à ce type d'armes. L'arrestation de ces 12 islamistes d'Al Nosra en possession du gaz sarin conforte l'idée que c'est cette nébuleuse qui a utilisé ces armes dangereuses dans cette guerre. Le sénateur McCain photographié avec un preneur d'otages syrien Le sénateur américain John McCain a été photographié pendant sa récente visite en Syrie aux côtés d'un rebelle qui avait participé à l'enlèvement de 11 pèlerins chiites libanais l'an passé, selon un journal libanais. Partisan affirmé d'un soutien militaire aux opposants à Bachar Al Assad, John McCain a effectué, il y a trois jours, un déplacement hautement médiatisé en Syrie au cours duquel il a rencontré des chefs de l'insurrection. Pour expliquer sa position, l'ancien candidat à la Maison-Blanche a affirmé que les Etats-Unis avaient les moyens d'identifier «les bonnes personnes» à aider parmi les groupes rebelles de plus en plus infiltrés par des islamistes radicaux. Le quotidien libanais Daily Star publie des photos montrant l'élu de l'Arizona avec des chefs militaires de la rébellion. Sur l'un des clichés, apparaît Mohamed Nour, identifié par deux otages libérés comme le porte-parole et le photographe de la brigade Etoile du nord qui les avait enlevés en mai 2012 dans le nord de la Syrie. Cet incident montre toute la difficulté que rencontrent les Occidentaux à identifier les rebelles qu'ils souhaitent soutenir dans le conflit syrien.