Plusieurs organismes et entreprises publiques (Fonds de garantie, CCR, Sonatrach, Naftal...) ont choisi d'implanter de nouveaux sièges et des bâtiments de services dans le plateau de la commune d'Ouled Fayet, désormais appelé «la cité administrative». La construction dans les différents chantiers avance à des rythmes inégaux. A ce jour, le site n'est toujours pas viabilisé. C'est un mouvement qui a tout l'air d'être une fatalité : l'émigration de la population du cœur de la capitale vers les communes de l'ouest de la wilaya est accompagnée par celui des administrations publiques. Les difficultés de circulation automobile et de stationnement dans les principales avenues de la première ville du pays ont poussé plusieurs organismes de services à s'implanter dans la banlieue. A ce titre, la commune d'Ouled Fayet, comme celle de Bab Ezzouar avec son quartier des affaires, peut se targuer d'être une localité d'implantation définitive de ces demandeurs d'asile. Le coin a été choisi, le nom aussi. Depuis quelques années, le plateau d'Ouled Fayet s'est complètement transformé pour laisser pousser, non des orangers, mais des constructions d'inégales hauteurs déjà baptisée la «cité administrative». Comme son nom l'indique, la cité doit abriter le siège national du Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière (Fgcmpi) qui se trouve actuellement à Saïd Hamdine, dans la commune de Bir Mourad Raïs. Les locaux sont maintenant sortis de terre. En plus du siège de ce fonds, le Plateau accueillera le bâtiment d'une compagnie d'assurance, la CCR. Avant qu'elle soit achevée, la construction mitoyenne du chantier du Fgcmpi a une histoire. Les cinq étages du bâtiment ont été construits avant que la capitale ne soit ébranlée par un fort séisme un certain 21 mai 2003. Ce tremblement de terre, qui a causé beaucoup de dégâts matériels et humains, a obligé les pouvoirs publics à repenser les normes de construction en prenant en compte les fortes magnitudes d'éventuels séismes. Désormais, de nouveaux paramètres, liés à l'ampleur de ces séismes et des risques qu'ils font peser sur le cadre bâti et la vie de la population, doivent être pris en considération. C'est ainsi que le bâtiment de la CCR d'Oued Fayet a été renforcé. «Les travaux de renforcement sont terminés. Actuellement, nous nettoyons le chantier. D'autres entreprises doivent s'y installer afin de terminer le projet», indique un des responsables du chantier au Temps d'Algérie. En face de la CCR, des logements promotionnels sont en cours de construction tout au long d'une nouvelle voie à grande circulation automobile. Le chantier a atteint un taux très avancé. Entre ces logements et la CCR, il y a des terrains urbanisables non encore exploités. Il s'agit essentiellement des assiettes acquises par les entreprises publiques Naftal et Sonatrach pour y ériger des bâtiments de services. «Les chantiers n'ont pas encore démarré sûrement à cause de la lenteur des procédures administratives en vigueur s'agissant de la gestion des entreprises publiques», estime ce responsable du chantier de la compagnie d'assurance. Par contre, les entreprises privées jouent contre la montre afin de disposer de leur siège dans les délais. Et le plus tôt sera le mieux. Derrière le chantier du Fgcmpi, des entreprises de construction travaillent d'arrache-pied afin de livrer un bâtiment à usage commercial appartenant à un privé. La «cité administrative» prend ainsi forme, mais à des vitesses différentes. Le quartier, complètement livré à l'urbanisation, risque de poser des problèmes à ses futurs occupants, pour la simple raison que les terrains constructibles n'ont pas été viabilisés. Les différents réseaux publics (assainissement, eau potable…) sont encore inexistants alors que les normes en vigueur recommandent la viabilisation avant même le début de la construction.