«50% des cyberattaques sont rendus possibles en raison de l'absence de mesures de sécurité», affirme M. Abdelaziz Derdouri, directeur général de l'Eurl SSRI, spécialisée dans la sécurisation des réseaux informatiques, qui intervenait hier, à Alger, lors de la journée de sensibilisation à la cybersécurité. C'est dans ce sens qu'il appelle les chefs d'entreprises et ceux des grandes infrastructures à prendre les dispositions nécessaires de sécurisation des systèmes informatiques, afin d'éviter les cyberattaques. Le risque augmente de plus en plus avec le lancement de plusieurs sites. Heureusement, ajoute le conférencier, que «la plupart des propriétaires de sites prennent le soin de les scanner régulièrement». Les employés sont également responsables de l'augmentation des risques, lorsqu'ils enfreignent le règlement intérieur de leurs entreprises en ouvrant leurs comptes sociaux ou encore en faisant des recherches personnelles. L'Algérie est la 10e cible des pirates au monde. C'est dire si le risque est à prendre au sérieux, d'autant plus que le préjudice provoqué par la cybercriminalité dans plus de 24 pays en 2011, s'élève à 388 milliards de dollars. M. Derdouri illustre le thème avec des exemples plus au moins choquants, ayant provoqué l'ire de toute une population, ou le blocage de tout un système d'envergure. Il cite des exemples réels ayant ébranlé l'Inde ou les Etats-Unies. Les hackers peuvent provoquer des coupures électriques et bloquer ainsi l'atterrissage d'un avion et le contact entretenu par l'aéroport. Les coupures électriques peuvent engendrer des perturbations dans plusieurs secteurs. En Algérie, la situation a été vécue à plusieurs reprises. Elle a provoqué des perturbations dans l'alimentation en eau potable, un manque de pain, etc. Les réseaux de la téléphonie mobiles sont également la cible des hackers. L'Inde a déjà vécu l'expérience, où «il y a eu envoi de SMS sur 80 sites Internet pour la propagation d'une rumeur relative à des massacres d'immigrants dans le nord-est du pays, provoquant la panique au sein de ces derniers. Par ailleurs, la cyberguerre peut être une action menée par un Etat pour faire intrusion dans un système ou les ordinateurs d'un autre pays. Il s'agit d'un travail de préparation, axé notamment sur l'identification des vulnérabilités de ces pays, dans le but de les utiliser en temps opportun. Pour mieux vulgariser le phénomène, le SSRI, avec plusieurs autres partenaires, organise aujourd'hui à l'hôtel Hilton, un séminaire sur la cybersécurité. Le SSRI est une entreprise de services qui a pour objectif la création d'un pôle de compétence dans la cybersécurité et ses outils de nouvelle génération.