«La sécurité des systèmes informatiques : l'exemple dans les médias» était le thème principal d'une conférence animée, hier au siège de l'agence Algérie Presse Service (APS), par le président-directeur général de la Société de sécurité des réseaux informatiques (SSRI), Abdelaziz Derdouri. A cette occasion, le conférencier a tiré la sonnette d'alarme quant aux risques et préjudices causés par le piratage des nouvelles technologies de l'informatique qui menacent, à la fois les sociétés, les institutions publiques et le simple citoyen. Pour lui, cette pratique est devenue pour certains pays une arme de combat. Le rapport National Intelligence Strategy 2009 (NIS), a-t-il dit, a répertorié la cybersécurité et protection des réseaux au même titre que la lutte antiterroriste. Chiffres en main, M. Derdouri a indiqué que 140 gouvernements ont acquis des programmes pour utiliser l'Internet comme une arme de combat, selon le même rapport. «Les agissements malveillants d'individus ou de gouvernements sont la cause de préjudices politiques, économiques, financiers et sociaux. Il s'agit donc d'une question de sécurité nationale», a-t-il ajouté. Preuves à l'appui, M. Derdour a indiqué que l'impact financier du piratage et des intrusions informatiques dans le monde s'élevait en 2008 à plus de 1000 milliards de dollars. Selon lui, à cause de ces attaques, environ 138 compagnies américaines ont perdu 54 milliards de dollars en 2009. «De nos jours, la cybercriminalité, a-t-il précisé, est plus lucrative que le trafic de drogue». Les cibles privilégiées des attaques sont les TIC avec 38%, les institutions gouvernementales avec 22% et les banques et institutions financières avec 21%. Abordant le cadre juridique régissant la cybersécurité dans le monde, l'intervenant a indiqué qu'entre 2009 et 2010, les Etats-Unis ont promulgué pas moins de sept lois dans ce domaine. Concernant l'Algérie, M. Derdouri a fait savoir que le secteur de la cybersécurité n'est pas protégé dans la mesure où il n'offre pas une sécurité complète aux entreprises et institutions. Toujours dans le domaine du cadre juridique, l'intervenant a rappelé l'adoption en août 2009 d'une loi contre la cybercriminalité, mais qui «reste incomplète et ne couvre pas le volet de cybersécurité», a-t-il indiqué. Pour sa part, le directeur général de l'APS, Nacer Mehal, a indiqué que la problématique de la cybersécurité concerne «toutes les institutions et entreprises nationales», dans la mesure où elle préviendra d'éventuelles attaques venant de l'extérieur. Pour lui, il est urgent «de donner une priorité à son installation dans nos entreprises», quels que soient leur caractère et leur profil professionnels. A ce titre, il a appelé à l'ouverture d'un grand débat autour de la question de la cybersécurité entre toutes les parties dont le travail est lié à l'informatique et à l'utilisation des TIC.