La crainte de la menace terroriste sur la Tunisie est de plus en plus justifiée. Elle l'est d'autant plus avec l'attentat qui vient de coûter la vie à deux officiers des unités spéciales de l'armée tunisienne décédés jeudi dans l'explosion de leur véhicule à djebel Chaâmbi, en sol tunisien. Les deux victimes étaient à bord d'un véhicule Toyota et procédaient au ratissage de la zone où étaient réfugiés des terroristes depuis décembre 2012. Sadok Dhaouadi, originaire de Bizerte, avait 35 ans, et Lazhar Khadhraoui, de la région de Kasserine, avait 30 ans, sont les deux victimes de la déflagration d'un engin explosif se trouvant sur leur passage, selon un média tunisien. Deux autres officiers, Rachid Brahmi et Ali Amri, ont été grièvement blessés dans la même explosion. Selon des sources médicales de l'hôpital de Kasserine (nord-ouest de la Tunisie), où ils ont été transportés, leurs jours ne sont pas en danger, mais ils risquent des amputations, est-il ajouté. Ce n'est pas la première fois que le terrorisme se manifeste en Tunisie, augmentant les craintes d'attentats et autres attaques dans ce pays. Un engin explosif avait, rappelle-t-on, été découvert, précédemment, dans une mosquée et un autre dans un bus. Il y a eu également l'assassinat de l'opposant tunisien Chokri Belaïd qui a fait craindre le recours à la violence en Tunisie. Des spécialistes tunisiens craignent que «les terroristes, qui s'étaient réfugiés à djebel Chaâmbi, se soient rapprochés des agglomérations, mettant de cette façon la vie des civils en danger». Les craintes ressenties par les Tunisiens sont aggravées par «la peur du retour des djihadistes partis combattre en Syrie». Les autorités tunisiennes, déjà confrontées aux salafistes radicaux de Ansar Al Charia, avaient reconnu que des djihadistes tunisiens étaient partis en Syrie «combattre» le gouvernement syrien. Leur retour en Tunisie fait craindre, pour de nombreux Tunisiens, «le renforcement des effectifs radicaux par des éléments ayant appris en Syrie le maniement des armes, des explosifs et la guérilla».