Les forces armées algériennes sont en état d'alerte à l'est du pays, plus précisément aux frontières. Cela intervient après la dégradation de la situation sécuritaire en Tunisie, notamment dans les régions limitrophes avec l'Algérie. Le bouclage de la région est consiste à interdire aux groupes terroristes qui pourraient fuir la région de Kasserine de s'introduire en Algérie, fuyant le ratissage entamés par l'armée et la garde nationale tunisiennes. Deux éléments au moins de la garde nationale ont été grièvement blessés après l'explosion d'une bombe alors qu'ils effectuaient une opération de ratissage dans le mont Chambi, dans le gouvernorat de Kasserine, selon une déclaration du porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui, Cette opération de ratissage entre dans le cadre de la recherche des terroristes qui se trouveraient dans cette région, a ajouté M. Aroui. Dans un communiqué publié lundi après-midi, le ministère de l'Intérieur a indiqué que les deux agents blessés sont suivis à l'hôpital régional de Kasserine, où ils subissent des opérations chirurgicales. L'un des deux agents a dû être amputé alors que le second est gravement blessé au niveau de l'œil, souligne la même source. Les opérations de ratissage de l'armée et de la Garde nationale se poursuivent à la recherche de groupes armés retranchés à djebel Chambi. Les unités de l'armée nationale ont tiré des coups de feu dans les zones suspectes du djebel mais aucune information n'a filtrée à ce sujet. Une source sécuritaire a indiqué que les unités de l'armée et de la Garde nationale se sont déployées pour encercler la zone. Le groupe qui s'est réfugié à djebel Chambi est composé d'une cinquantaine de terrorises avec à leur tête un Algérien et deux Tunisiens. Une source sécuritaire a déclaré que ce groupe est muni d'un matériel très développé et qu'ils sont entraînés à la fabrication des bombes et à l'utilisation des armes. La même source a ajouté que le 30 avril dernier, des explosifs militaires de fabrication artisanale ainsi que des documents subversifs et autres illustrant les détails de la fabrication des explosifs, des cartes et des téléphones portables ayant servi à des communications internationales ont été découverts. La situation sécuritaire en Tunisie s'est dégradée après le soulèvement populaire à l'origine de la chute du régime de Ben Ali. Avant ledit «printemps arabe», la Tunisie était un «havre de paix» mais si l'ex-régime est considéré comme un «état policier». Le soulèvement populaire qui avait pour but l'instauration de la démocratie a malheureusement et sans surprise profité aux intégristes islamistes. Cette situation a conduit les touristes à bouder la Tunisie, ce qui a beaucoup influé sur la situation économique du pays. L'assassinat de Chokri Belaid, le président du Parti démocrate unifié a réveillé les Tunisiens qui ont compris qu'ils ont été induits en erreur par ce «faux printemps». Cet assassinat odieux n'est pas le premier et ne sera certainement pas le dernier. Il y a deux jours, un commissaire de police a été retrouvé égorgé, les mains liées derrière le dos dans la région de djebel Jeloud. Le défunt Mohamed Jeboui donnait également des cours au centre de formation des agents de sécurité de Carthage-Salambo. Deux suspects ont été interpellés par les services de sécurité mais aucun détail n'a été donné à ce sujet. Hier, des affrontements ont opposé des fidèles et des salafistes à la mosquée Saïden de Ksar Helal, dans le gouvernorat de Monastir. Les intégristes qui ont fait descendre par la force l'imam qui se trouvait sur le minbar ont provoqué la colère des fidèles avant qu'une bataille rangée n'éclate entre les deux camps. Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que plus d'une soixantaine de véhicules appartenant à des Tunisiens sont aux mains d'un groupe armé, à18 km du poste-frontière de Ras Jedir. Selon l'un des otages qui a pu s'échapper, cette opération est en réponse à la séquestration d'une voiture libyenne en Tunisie. En somme, l'Algérie qui a réussi à éradiquer le fléau du terrorisme dans le pays se voit maintenant menacée par un danger venant de nos frontières. Nos vaillantes forces de sécurité veillent au grain, mais il faudrait être vigilant et de ne pas baisser la garde pour annihiler toute tentative d'incursion terroriste.