Plus de quatorze mois se sont écoulés depuis l'enlèvement du consul général algérien à Gao (ville du nord du Mali) et de six autres diplomates par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Les autorités algériennes sont-elles en contact avec les otages ? Les efforts déployés en vue de leur libération sont-ils maintenus ? Sait-on où ils sont détenus ? Ce sont autant de questions que se posent ceux qui n'ont pas oublié les diplomates algériens enlevés en plein exercice de leur mission et restés sur place, à Gao, malgré les menaces représentées par la progression des groupes armés vers cette ville occupée, par la suite, des mois durant par le Mujao. En avril de l'année dernière, Al Qaïda au Maghreb arabe (Aqmi), le Mujao et le Mouvement national de libération de l'Azawad combattaient l'armée malienne et progressaient vers le nord du Mali. Gao, était l'une des villes de cette partie du Mali visée par les djihadistes. Sept diplomates algériens, dont le consul général, étaient malgré la menace, restés à leurs postes. Le siège du consul a été encerclé par le Mujao qui, après avoir enlevé les diplomates algériens, le 5 avril 2012, a baissé l'emblème national et occupé les lieux. «Le gouvernement algérien est totalement mobilisé pour assurer dans les plus brefs délais leur libération, avait déclaré, à l'époque, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères. Si mobilisation il y a, elle doit être très discrète puisque cette prise d'otages semble être tombée dans l'oubli et le sort réservé à leurs victimes par les terroristes, auteurs de cet enlèvement, est dans le flou. En France, pays qui compte également des ressortissants pris en otages par les terroristes au nord du Mali, le sort des victimes est à chaque fois évoqué, que ce soit à l'occasion de point ou de conférence de presse animé par un officiel. En Algérie, pays qui a vu, fort heureusement, le siège de son consulat à Gao rouvert, récemment, le silence sur le sort des sept diplomates algériens reste troublant. Aucune question orale au Parlement Le silence est maître des lieux, y compris à l'Assemblée populaire nationale (APN), où aucune question orale n'a été posée au ministre des Affaires étrangères sur le sort des diplomates algériens. Mourad Medelci se contente de réponses vagues quand des journalistes lui posent la question. Le ministère des Affaires étrangères a, cependant, rendu public un communiqué annonçant avoir reçu les familles des otages. C'était il y a quelques mois. Le ministère français des Affaires étrangères avait, rappelle-t-on, précédé son homologue algérien en recevant, à une date antérieure, les familles des otages français. Quant au Mujao, il avait tenté de «marchander» la vie des otages algériens en tentant d'imposer son diktat aux autorités algériennes, en «exigeant la libération de djihadistes dont l'émissaire de ‘l'émir' national d'Aqmi, Abderrahmane Abou Ishak Essoufi, et le versement d'une rançon, en contrepartie de la libération des sept Algériens. L'Algérie, qui avait initié la pénalisation mondiale du paiement de rançons, ne pouvait accepter ce diktat. Le Mujao, qui avait, en juillet 2012, libéré trois des otages algériens, avait annoncé avoir exécuté l'un des quatre otages restés entre ses mains. Aucune preuve de cette exécution n'a été présentée par cette organisation terroriste. Ce qui suscite l'espoir que ce diplomate soit toujours en vie. Le Mujao avait, par la suite, diffusé une vidéo montrant trois diplomates algériens, laissant supposer que le quatrième a été effectivement exécuté. Ce qui, par ailleurs, ne constitue pas une preuve irréfutable que cette exécution ait eu lieu. L'espoir que cet otage soit toujours en vie est, heureusement, toujours là. Avec l'offensive militaire française au nord du Mali, appuyée par plusieurs pays d'Afrique, les djihadistes, dont Aqmi et le Mujao, ont fui devant les raids menés par l'armée française, emmenant, fort probablement, avec eux les otages de différentes nationalités dont les Algériens.