Au moins 31 personnes ont trouvé la mort et plus d'une centaine d'autres ont été blessées samedi à Benghazi (est) dans des affrontements entre une brigade d'ex-rebelles et des manifestants, selon un nouveau bilan rapporté dimanche par l'agence libyenne Lana. "Trois personnes ont succombé à leurs blessures dimanche matin, portant le bilan des affrontements à 31 morts", a indiqué une source de l'hôpital Al-Jalaa de Benghazi, citée par Lana. Un précédent bilan faisait état samedi soir de 28 morts et de près de 60 blessés. Des dizaines de manifestants "anti-milices", dont certains armés, ont tenté samedi de déloger la brigade "Bouclier de Libye" de sa caserne, provoquant un affrontement entre les deux groupes qui ont fait usage d'armes de différents calibres. Les protestataires affirment vouloir déloger les "milices" armées de leur ville, appelant les forces régulières à prendre le relais. La brigade "Bouclier de Libye", formée d'anciens rebelles ayant combattu l'ancien régime en 2011, relève formellement du ministère de la Défense qui a régulièrement recours à ces ex-rebelles pour sécuriser les frontières ou s'interposer dans des conflits tribaux. Le Premier ministre libyen Ali Zeidan est intervenu dans la nuit de samedi à dimanche à la télévision pour annoncer que "Bouclier de Libye" avait quitté sa caserne et que l'armée régulière avait pris possession des lieux et des armes lourdes qui s'y trouvaient. Il a par ailleurs annoncé l'ouverture d'une enquête pour déterminer les responsabilités, tout en appelant toutes les parties à la retenue. Le nouveau pouvoir en Libye n'a pas réussi à désarmer et à dissoudre les groupes d'ex-rebelles qui font la loi dans le pays et tente de légitimer certains d'entre eux malgré l'opposition d'une grande partie de la population.