Les travaux accusent déjà un retard important, alors que certaines défaillances sont apparues lors de la réalisation de l'ouvrage. Entamée le 15 mai dernier, la grève des travailleurs du projet du Transrhummel se poursuit toujours. «Nous avons décidé de ne plus reprendre le travail jusqu'à l'obtention d'engagements écrits de la part des responsables de l'entreprise Andrade Gutierrez de protéger nos droits», ont déclaré des ouvriers rencontrés hier sur le site du chantier dans le quartier de Bardo. Une décision qui survient en dépit des résultats des négociations ayant regroupé l'employeur aux représentants syndicaux des travailleurs. «Le directeur nous a promis le renouvellement des contrats des ouvriers, ayant expiré, la réintégration de ces derniers lors de la reprise des travaux au chantier, l'arrêt des mesures de suspension à l'encontre de certains travailleurs et l'étude de la convention collective présentée par le syndicat le 12 avril dernier», a fait savoir le président de la section syndicale, Abdelghani Bendjamaâ. Un accord qui ne semble pas convaincre les grévistes. «Nous ne voulons pas des promesses verbales; nous réclamons la régularisation définitive de notre situation par des contrats officiels, et nous exigeons une enquête des services de l'inspection du travail», ont-il précisé. Malgré nos tentatives d'avoir plus de détails sur ce problème auprès de l'inspection de wilaya du travail, son responsable a signifié son refus catégorique de s'adresser à la presse. «C'est un problème interne entre les travailleurs et l'entreprise», nous a-t-il déclaré. Par ailleurs, et pour en savoir plus sur les mesures que l'entreprise brésilienne compte entreprendre pour débloquer la situation, il nous a été impossible de joindre le directeur qui refuse lui aussi de s'adresser aux journalistes. Une attitude pour le moins troublante, au moment où des rumeurs persistantes circulent ces derniers jours au sujet de défaillances apparues lors de la réalisation de l'ouvrage. Selon certaines indiscrétions, les travaux ont été arrêtés suite à la découverte d'un problème technique au niveau de trois poins (P4, P3, C 2). «Le projet a enregistré une perte de 40 milliards de dinars; il accuse un retard important 24 mois après l'installation du chantier et le début des travaux», nous a affirmé une source digne de foi. Cette dernière ajoute: «Une entreprise italienne spécialisée dans les travaux de creusement a été choisie par Andrade pour préparer le sol; cette entreprise a utilisé un polymère pour fixer le sol, mais ce produit a causé la décomposition du béton du coffrage, ce qui a poussé les Brésiliens à arrêter les travaux.» Une information que nous n'avons pas pu confirmer avec la direction d'Andrade Gutierez, qui, pour des raisons qu'on ignore, refuse toujours de communiquer.