Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, se veut rassurant. Rassurant d'abord sur les réserves algériennes d'hydrocarbures, qui sont loin d'être en déclin, comme le soutiennent certains qui tirent la sonnette d'alarme quant à la nécessité de «diversifier» nos sources de revenus. Le ministre, qui a dressé l'état des lieux de son secteur, tente de rassurer les partenaires étrangers, méfiants notamment depuis l'attaque de Tiguentourine, sur l'attractivité du marché algérien confortée par la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Pour le ministre de l'Energie et des Mines, qui a donné un long entretien au quotidien étatique, El Moudjahid, «la politique du secteur vise essentiellement deux objectifs : satisfaire à long terme la demande nationale en produits énergétiques et contribuer au financement de l'économie nationale à travers les exportations des hydrocarbures et des produits dérivés et ce, à travers une consolidation de la position de l'Algérie sur le marché international de l'énergie». Emboîtant le pas au Premier ministre Abdelmalek Sellal qui s'est exprimé à El Bayadh sur les réserves algériennes en hydrocarbures, Youcef Yousfi insiste sur les richesses que recèle le sous-sol algérien mettant l'accent sur les efforts de prospection et de recherche qui ne cessent, selon lui, de s'accroître. «Ces efforts ont permis la mise en évidence de découvertes d'hydrocarbures liquides et gazeux, classés dans différentes catégories de réserves. On compte celles actuellement en cours d'exploitation, les réserves prouvées mais non encore développées, les réserves probables et les réserves possibles. Ces deux dernières catégories font l'objet de travaux et d'études supplémentaires, dans le cadre d'un programme d'intensification des travaux de recherche et d'exploration dont les résultats permettront sans aucun doute d'augmenter les volumes des réserves prouvées», a-t-il commenté. Le partenariat continue également, selon lui, d'apporter sa contribution dans ce domaine, en plus des hydrocarbures non conventionnels. «Nous demeurons donc pleinement confiants pour l'avenir et sommes persuadés que notre sous-sol, qui est loin d'avoir livré tous ses secrets, recèle encore d'importantes ressources en matière d'hydrocarbures», a ajouté M. Yousfi, insistant sur la nécessité de «faire appel aux nouvelles techniques et technologies et améliorer les conditions au sein desquelles sont menées nos différentes opérations (prospection, recherche, exploitation, transport, commercialisation, etc.)». D'ailleurs, le ministre, pour qui «le meilleur héritage reste le développement de la ressource humaine et des ressources dont nous disposons», dira que «le nombre de compagnies qui déposent auprès de l'agence ALNAFT, continuellement soit des dossiers de pré-qualification pour des nouvelles compagnies, soit des demandes de renouvellement de l'attestation de préqualification pour celles qui étaient déjà pré-qualifiées, démontre la volonté et l'intérêt de ces compagnies à investir dans le domaine minier des hydrocarbures en vue d'acquérir des projets en Algérie». «Des nouvelles mesures de sécurité sont déjà en place» Youcef Yousfi dira dans la foulée que «malgré ce terrible événement de Tiguentourine, l'intérêt des compagnies internationales pour l'Algérie est toujours présent, et nous croyons que cela va continuer, compte tenu du potentiel de notre domaine minier et de la confiance entretenue au fil des années avec tous les partenaires». D'ailleurs, le champ de production de gaz en partenariat entre Sonatrach/BP et Statoil est actuellement en production». «Je rappelle aussi que de nouvelles mesures de sécurité sont déjà en place. Un engagement très fort est pris par les autorités afin d'éviter qu'une telle tragédie ne se reproduise à l'avenir et de fournir aux partenaires, une assurance maximale dans le domaine de la sécurité de leur personnel», a-t-il dit. D'autres grandes compagnies d'Amérique, d'Europe et d'Asie ont exprimé selon lui leur intérêt à développer avec Sonatrach de nouveaux projets, surtout que, estime encore le ministre, «pour les prochaines années, le secteur s'attelle à adapter le cadre juridique par la promulgation des textes d'application de la loi nouvelle sur les hydrocarbures». Le développement est le maître mot qui revient sans cesse dans les propos du ministre qui évoquera ainsi la réhabilitation des raffineries existantes, le lancement et la réalisation de six nouvelles raffineries d'une capacité totale de plus de 32 millions de tonnes avec en parallèle une augmentation des infrastructures de stockage et de distribution, et un élargissement des capacités de production de GNL et de séparation du GPL. Enfin, le ministre évoquera le développement et la valorisation de la filière pétrochimie (engrais, polymères, etc.) pour maximiser la valeur ajoutée tirée de nos hydrocarbures liquides et gazeux, le renforcement du tissu industriel national et la réduction des importations en produits dérivés.