La corporation des enseignants a entamé dimanche une grève de deux jours, sous l'égide du Conseil des lycées d'Algérie (Cla). Un aperçu de mouvement au lycée Mohamed Issiakhem de Chéraga. «Je soutiens l'ensemble des syndicats qui nous représentent. Mais des parties occultes essayent de politiser l'activité syndicale dans tous les secteurs», affirme un professeur, en précisant que «le corps enseignant ne fait pas exception à cette règle». L'un de ses collègues indique que «90% des enseignants sont affiliés au Cnapest». Raison pour laquelle le taux de suivi de la grève engagée par le Cla reste faible. Néanmoins, les enseignants approchés soutiennent leurs collègues du Cla. Sur les lieux, un membre du Cnapest pense que «les enseignants sont devenus les indigènes du pouvoir et nos principaux ennemis sont les néo-colons de l'administration». Dans la foulée, il souligne que «ce métier se détériore d'année en année. Le nouveau statut particulier de l'enseignant risque de nous appauvrir». Pour lui, «les enseignants en fin de carrière ont plus de chance que les nouveaux, puisque ces derniers exerceront dans des situations plus précaires que présentement». «Le mode de recrutement par contractualisation est très pénalisant», juge-t-il. Par conséquent, outre le stress d'un licenciement, juridiquement légal, «l'enseignant percevra un salaire de misère», a-t-il signalé. Un autre professeur a par ailleurs déploré «la perte d'autorité de l'enseignant et les difficultés à exercer cette fonction». Dans le même sillage, «l'absence de considération du département de tutelle à notre égard explique le manque de respect des élèves envers nous», a expliqué pour sa part un enseignant en sciences. Et pourtant, soulève-t-il, «ils sont considérés comme les parents de la deuxième famille».