La wilaya de Tizi Ouzou est classée comme wilaya à risques. La menace d'inondations est pendante et, telle une épée de Damoclès, plane toujours au-dessus des têtes. Les appréhensions sont telles que les moindres précipitations font craindre le pire. Les risques d'inondations menacent régulièrement quatorze daïras sur les vingt et une que compte la wilaya. En tout, il a été recensé 43 sites sensibles. Treize d'entre eux ont été répertoriés au chef-lieu de de la wilaya de Tizi Ouzou, dont le boulevard Krim Belkacem et le carrefour du 20 Avril qui présente des caractéristiques propres. Parmi celles-ci, citons le cumul des eaux autour du premier site, le deuxième se singularise par un terrain sous forme de cuvette. Toujours dans la même localité, le site du boulevard Chabane, situé sur la RN12, du carrefour de Béni Douala jusqu'au carrefour de Tigzirt, est un terrain plat où s'accumulent les eaux de pluie avec des regards obstrués. Sur ce même boulevard, pour rappel, la Protection civile a eu à recourir à l'utilisation d'embarcations pneumatiques lors des inondations du 1er novembre 2008. Pour parer à toute éventualité, un dispositif a été mis en place par les services concernés et les efforts seront multipliés au niveau des sites dont le risque d'inondations est très élevé avec une concentration d'habitations importante. A signaler aussi que dans le cadre du même dispositif, des études ont été effectuées sur les différents oueds situés à travers la wilaya ainsi que sur les barrages. Les oueds concernés sont le Sebaou, Oued Boubhir, Oued Djemaâ et Oued Bougdoura qui connaissent d'importantes crues représentant une sérieuse menace pour les riverains. Ces crues causent des dommages importants aux axes routiers, aux ponts et aux écoles avec, en sus, des risques de glissements de terrain qui peuvent parfois être fatals. Les régions les plus vulnérables sont Tigzirt, Azeffoun et Aïn El Hammam. Eviter le pire A Tizi Ouzou, on ne cesse de remettre au goût du jour la planification de projets susceptibles de protéger les villes contre les catastrophes naturelles par l'installation d'une commission de suivi et de réflexion sur les modalités d'élaboration de plans préventifs et organisationnels qui s'inscrivent, dit-on, dans le cadre de la planification et du développement durable. Cependant, plusieurs régions vivent sous une constante menace. Les mesures «louées» au gré des intentions des uns et des autres ne semblent pas être suivies d'effet. Résultat : on risque d'assister à de véritables catastrophes car tous les ingrédients sont réunis faute d'une gestion rationnelle de ce chapitre et de manque d'aménagements, conjugués aux retards et aux lenteurs dans la réalisation des projets. Pour étayer ces dires, citons le cas du village Tala Teghla, dans la commune de Boudjima, où plusieurs habitations risquent de s'écrouler à cause d'un glissement de terrain qui s'est produit le printemps dernier. Le glissement en question, très important du reste, a touché même les seuils de certaines habitations. Un bureau d'études s'est déplacé sur les lieux, des relevés ont été effectués mais, depuis, soutiennent les habitants, aucune autre mesure n'a suivi. Les appréhensions sont telles que les riverains vivent dans une perpétuelle angoisse de voir leurs maisons s'écrouler, surtout que chaque précipitation est synonyme de danger. C'est un véritable SOS que les habitants de ce village lancent à l'endroit des autorités afin qu'elles prennent les mesures qui s'imposent tant qu'il est encore temps. Dans le cas contraire, on risque d'assister à une catastrophe.