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Vers une démonstration de force pour dénoncer un texte «liberticide» Selini réunit le bâtonnat d'Alger au sujet du projet de loi portant organisation de la profession d'avocat
Jugé d'un contenu «liberticide», pour paraphraser les propos de Maître Miloud Brahimi, le nouveau projet de loi portant organisation de la profession des avocats a été, hier, à l'ordre du jour d'une rencontre à huis clos du conseil du bâtonnat d'Alger sous la houlette de son président, Abdelmadjid Selini. Cette concertation, à laquelle ont pris part d'anciens bâtonniers, a pour objectif de décider des mesures obéissant au rejet «en bonne et due forme» de la nouvelle loi régissant le métier des robes noires. C'est ce nous a affirmé, hier, sous couvert de l'anonymat, un avocat du bâtonnat d'Alger. Présentée et débattue récemment à la chambre basse du Parlement, la nouvelle mouture du projet de loi réorganisant la profession des avocats a suscité des réactions diamétralement opposées émanant des structures dites représentatives de la corporations des bâtonniers. En effet, si le conseil de l'ordre des avocats d'Alger, à sa tête Abdelmadjid Selini, désapprouve le contenu de cette loi, dont il déplore certains articles «embarrassants», voire même «attentatoires», à l'exercice de la profession des avocats, comme le souligne Me Brahimi, l'Union des barreaux d'Algérie (UNBA) affiche, quant à elle, une position tout à fait contraire. Mustapha Lanouar, président de cette union, a fait montre, en effet, de sa satisfaction quant à ce nouveau projet de loi. Selon lui, les amendements introduits dans ce même projet «ont respecté à 95% ce qui a été convenu entre les avocats et le ministère de tutelle, représenté par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, lors des séances de dialogue et de concertation», a-t-il affirmé, cité par l'APS. Avec une telle position affichée clairement par l'UNBA, le conseil de l'ordre des avocats d'Alger, hostile au nouveau projet de loi, est assurément plus embarrassé par le contenu de la loi elle-même. Ce qui explique, d'ailleurs, la tenue dans l'urgence de la réunion d'hier. A l'heure où nous mettions sous presse, cette réunion se poursuivait encore, avons-nous appris de source proche du bâtonnat d'Alger. En dépit de nos multiples tentatives, le président du bâtonnat d'Alger était injoignable toute la journée d'hier. Nos sources précisent que la réunion en question, dont les travaux se sont déroulés à huis clos, devait être sanctionnée par une probable démonstration de force des avocats d'Alger, le 2 juillet, en vue de surseoir à l'adoption de la nouvelle loi. Me Miloud Brahimi préconise, en ce sens, qu'il y a lieu de soumettre ce nouvel édit à l'appréciation du président de la République, une fois celui-ci de retour au pays. «Il faut bloquer cette nouvelle loi jusqu'au retour du président de la République qui, en sa qualité de premier magistrat du pays, aura à trancher de manière définitive cette question», indique Me Brahimi dans une déclaration au Temps d'Algérie. Nous y reviendrons.