Lancée depuis le 8 janvier, l'opération de remise des formulaires de souscription de signatures, qui prendra fin le 23 février, comme annoncé par le Conseil constitutionnel, poursuit son cours. Au niveau des quartiers généraux des candidats qui se sont déjà manifestés, c'est le branle-bas de combat. Une véritable course contre la montre. Un sprint final qui, faut-il le souligner, est parsemé d'embûches, selon les propres dires de candidats. Des obstacles de taille auxquels sont confrontés ces prétendants, allant, ont-il dénoncé, de l'intransigeance de l'administration locale qui s'entête, à titre d'exemple, à exiger la présence physique des citoyens, du ministère de l'Intérieur qui rechigne en passant par divers autres niveaux de blocage qu'il faut franchir en un laps de temps qui se réduit comme peau de chagrin. Certains candidats envisagent même de jeter l'éponge tant leur mission relève de l'impossible, voire interpeller les instances internationales sur les dépassements de l'administration qu'ils accusent d'opter pour la politique de deux poids, deux mesures. Pour faire face à cette situation de «blocage», une coordination de candidats indépendants qui n'a finalement pas fait long feu a été lancée à cet effet. Le premier obstacle relevé par la quasi-totalité des candidats se situe d'abord au niveau local. Mohamed Hadef, du MNE, relève «l'absence répétée des P/APC chargés de légaliser les signatures», alors que Loth Bonatero évoque la circulaire du département de Zerhouni qui stipule que seuls les P/APC sont habilités à légaliser les formulaires, il s'agit d'une «bureaucratie qui ne fait que décourager les citoyens». Le candidat Mohamed Saïd a, quant à lui, noté toujours au niveau local, l'exigence de la présence physique des signataires entre autres. Hormis ces péripéties à surmonter, les prétendants à la magistrature suprême font face, au quotidien, comme le notera Abdallah Tamine, «au mépris des agents de cette même administration» qu'il accuse de partialité. Au niveau du ministère de l'Intérieur, par contre, le problème est d'une tout autre nature. Alors que le ministre a assuré que pas moins de 12 candidats se sont vu attribuer entre 150 000 et 180 000 formulaires, ces derniers démentent catégoriquement : «Je n'ai reçu que 35 000», nous a déclaré avant-hier Rachid Bouaziz. Tamine est allé plus loin en accusant l'administration centrale de «manœuvrer» pour l'écarter de la course. Le problème majeur à ce niveau réside donc, selon ces candidats, dans les retards dans l'attribution des formulaires «voulus» par les services du ministère qui «nous font courir pour rien», disent les uns qui sont, affirment-ils, contraints de «gérer des faux problèmes». L'autre ennemi et non des moindres auquel il font face est ce temps, si précieux, qui file à grandes enjambées vers la date fatidique du 23. Alors on s'affaire comme on peut, on mobilise ses troupes pour espérer glaner tant bien que mal quelques milliers de signatures supplémentaires ici et là en vue d'un objectif que beaucoup de candidats n'atteindront sûrement pas.