L'élection présidentielle de 2014 semble être l'objectif de l'heure pour l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), dont les responsables ne ratent aucune occasion pour en souligner l'importance, car elle constitue à leurs yeux «l'occasion pour un changement pacifique». L'AAV, qui regroupe le Mouvement de la société pour la paix (MSP), Ennahda et El Islah, affirme, dans un communiqué rendu public hier à l'issue d'une réunion des trois chefs de parti, que les consultations (entre eux et toutes les forces de l'opposition, Ndlr) sur la prochaine échéance présidentielle (2014) se poursuivent. Elles ont pour objectif de «dégager une vision (commune) à propos de l'élection présidentielle», qui constitue, selon l'Alliance, «une opportunité réelle» pour le peuple algérien de «réaliser le changement pacifique et serein escompté ainsi que la reconstruction des institutions algériennes et le redressement du processus des réformes». Une opportunité à ne pas rater, estime encore l'AAV, d'autant qu'elle permet aussi «de redresser la situation aussi bien sur le plan politique, économique et social». Aussi, avertit l'Alliance, «rater cette occasion est une aventure aux conséquences graves qui coûterait à l'Algérie un prix fort…». Les responsables de l'AAV, qui ont, également, lors de cette même rencontre, examiné les développements de la scène politique en Algérie, notamment en ce qui concerne la présidentielle, accordent donc leurs violons pour constituer un «front» qui sauverait ainsi, selon leurs déclarations, l'Algérie du chaos. Si leurs préoccupations peuvent être qualifiées de légitimes, il va sans dire que la campagne électorale a déjà commencé pour ce conglomérat islamiste, en attendant de «dégager» un candidat consensuel qui représenterait ainsi le courant islamiste. Le secrétaire général d'Ennahda avait «averti» à propos de «l'imposition (par le pouvoir) d'un candidat contre la volonté du peuple», affichant sa disponibilité à se concerter avec la classe politique «pour faire face à ces échéances». Il a préconisé «un candidat de l'opposition» tout en appelant à un scrutin «libre et transparent» que seule «une commission de surveillance des élections indépendante de l'administration peut garantir». Le nouveau président du MSP, Abderrezak Mokri, auquel on prête l'intention de se porter candidat, avait réussi à faire le rapprochement avec d'autres partis islamistes, ennemis d'hier, notamment le Front du changement (FC) de Abdelmadjid Menasra. Il convient de signaler, enfin, que lors de la même réunion, le député Youcef Khababa a été désigné au poste de chef du groupe parlementaire de l'AAV en remplacement à Naâmane Laouar.