Le président bolivien Evo Morales, qui s'est vu refuser le survol de pays européens, envisage «la fermeture, si nécessaire» de l'ambassade des Etats-Unis à La Paz. Selon lui, Washington a fait pression sur les pays européens à la suite de rumeurs sur la présence d'Edward Snowden avec lui. «Nous allons étudier, si cela s'avérait nécessaire, la fermeture de l'ambassade des Etats-Unis en Bolivie. Nous n'avons pas besoin d'une ambassade des Etats-Unis», a affirmé M. Morales à Cochabamba, où sont réunis les alliés traditionnels de la Bolivie dans la région pour apporter leur soutien au président bolivien au lendemain d'un retour de Russie émaillé d'incidents. «Ma main ne tremblerait pas pour fermer l'ambassade des Etats-Unis, nous avons notre dignité, notre souveraineté, sans les Etats-Unis, nous nous sentons mieux politiquement, démocratiquement», a déclaré M. Morales. En 2008, le président bolivien avait déjà expulsé l'ambassadeur des Etats-Unis en Bolivie, puis, au début 2009, la principale agence antidrogue américaine (DEA), au motif qu'ils s'immisçaient dans la vie politique bolivienne. Un chargé d'affaires occupe, actuellement, les fonctions d'ambassadeur des Etats-Unis à La Paz. Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a assuré à Cochabamba que la CIA avait ordonné mardi la fermeture de l'espace aérien européen à l'avion du président Morales. Il a affirmé avoir eu au téléphone «un ministre d'un de ces gouvernements européens» qu'il n'a pas identifié. Les Sud-Américains exigent des excuses Des pays d'Amérique du Sud ont exigé des excuses et des explications aux pays européens ayant fermé temporairement leur espace aérien à l'avion du président Evo Morales. Les présidents de Bolivie, d'Equateur, du Surinam, d'Argentine, de l'Uruguay et du Venezuela ont tenu à exprimer leur soutien à Evo Morales au lendemain d'un retour de Russie émaillé d'incidents. Les dirigeants présents lors d'un sommet extraordinaire à Cochabamba (Bolivie) ont relevé que «l'offense» subie par M. Morales n'est pas seulement un affront personnel, mais constitue une agression pour toute l'Amérique Latine. «Nous exigeons des gouvernements de France, Espagne, Portugal et Italie qu'ils présentent des excuses publiques adéquates, en relation avec les graves faits qui se sont produits», indique une déclaration commune. Ils ont également exigé que ces quatre pays «expliquent les raisons de leur décision d'empêcher le survol de leur espace aérien par l'avion présidentiel bolivien».