Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa, a affirmé jeudi à Alger que "seule" la justice était habilitée à rendre des jugements et à porter des accusations dans les affaires de spoliation des biens publics. "La justice, étant indépendante, est seule habilitée à rendre des jugements et à porter des accusations" dans des cas de détournement de deniers publics, a souligné M. Ould Khelifa dans une allocution prononcée lors de la cérémonie de clôture de la session de printemps de l'APN. Il a, dans ce sens, mis en garde contre la "politisation" des affaires de détournement de biens publics qui, a-t-il dit, "est un crime impardonnable". "En effet la spoliation des biens publics est un crime impardonnable, et il serait préférable et pour l'Etat et pour la société, de ne pas rendre tendancieux ou politiser ces crimes", a-t-il recommandé. "Au moment où notre pays achève un demi siècle de sa victoire remportée grâce à la guerre de libération, il avance à pas sûrs vers l'Etat de droit, veillant à l'édification d'une économie développée et à l'établissement de la bonne gouvernance qui n'implique pas seulement la lutte contre la corruption dans toutes ses formes et les personnes impliquées, mais implique également la prévention de ses conséquences", a-t-il indiqué. Pour lui, cette prévention est de "la compétence de la justice et d'autres instances concernées par la lutte contre ce fléau (corruption)". "Il n'est pas exagéré de dire que la corruption est une forme de terrorisme transfrontalier, dont souffrent plusieurs pays de par le monde aussi bien en Orient qu'en Occident", a-t-il estimé, qualifiant, dans ce sens, la corruption de "fléau du siècle". M. Ould Khelifa a, soutenu, que "ce serait donc faire dans la précipitation et l'injustice que de généraliser les accusations de corruption et d'ignorer le grand nombre de cadres nationaux, engagés dans la culture de l'Etat et veillant à la préservation des biens publics". "Dire que tout le monde est corrompu nuit au pays, en premier lieu, et à ces cadres, en second lieu, qui souffrent en silence", a-t-il ajouté. A cette occasion, le président de l'APN a salué les médias nationaux privés et publics, "sans exception", pour avoir accompli leurs missions en traitant des affaires de corruption, affirmant que cela "atteste de leur rôle effectif dans la libre expression" en Algérie. Concernant les activités de l'APN, M. Ould Khelifa a relevé que la session de printemps de l'assemblée était marquée "par un bilan d'activités législatives, de contrôle, de formation et de diplomatie parlementaire réalisées avec beaucoup de sérieux et d'efficacité". L'APN a, d'autre part, procédé durant cette session à l'installation de 39 groupes d'amitié avec des "pays frères et amis" et a mené 54 missions à l'étranger.