Après avoir étalé l'ordre du jour de la session de printemps qui s'est ouverte hier, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa, s'est exprimé sur les scandales de corruption en défendant «les hommes et les femmes intègres», et évoqué la stabilité de la région du Sahel et ses répercussion sur l'Algérie. Pour Ould Khelifa qui évoque «les nombreux défis» que doit relever l'Etat et l'ensemble de ses institutions, notamment «la lutte contre la corruption et la dilapidation dans toutes ses formes», l'Algérie recèle des hommes intègres. «Il existe en Algérie une grande majorité d'hommes et de femmes intègres dans différents postes de responsabilité qui veillent à préserver les fonds publics», a-t-il dit dans son allocution d'ouverture, faisant allusion notamment au récent scandale Sonatrach où plusieurs noms de responsables ont été cités dont celui de l'ex-ministre de l'Energie, Chakib Khelil. S'il affirme que «cela ne veut pas dire que tous les Algériens sont infaillibles ni des diables corrompus», Ould Khelifa qui défend ainsi les cadres de l'Etat précisera que «l'exception ne fait pas la règle». Pour le «si le fait de se taire sur les malversations d'un responsable ou de chercher des subterfuges est une faute grave, sa résolution incombe à la justice et aux instances de contrôle qui exigent l'intensification des efforts de tous afin d'accomplir au mieux les missions qui leur sont dévolues». Les nombreux articles de presse au sujet de l'affaire Sonatrach semblent avoir motivé les propos de Ould Khelifa. Tout en considérant que «la liberté d'expression dans les médias est largement garantie en Algérie et est sans doute l'une des tribunes que les instances concernées prennent en compte afin de mettre à nu les dérives», le président de l'APN décoche quelques flèches à l'endroit de cette presse dont les «accusations» pourraient nuire au pays. «Néanmoins, accuser tout le monde pourrait remettre en cause la crédibilité et l'intégrité de toutes les institutions ainsi que leurs responsables et affaiblir la coopération avec notre pays, ce qui provoquerait une décroissance des investissements dont l'Algérie a besoin pour la réalisation des nombreux projets inscrits au programme du président de la République», a-t-il argué, affirmant par ailleurs que «le véritable défi consiste en l'aboutissement des réformes dans un climat de sécurité, de stabilité et à un rythme accéléré de développement, en prenant en charge les préoccupations des citoyens et en faisant face aux défis imposés par l'environnement géopolitique marqué par une grande instabilité qui encourage l'internationalisation du fait de la menace terroriste au Sahel». La stabilité du Sahel,une question importante pour l'Algérie Sur ce dernier point, Ould Khelifa considère que la stabilité de la région du Sahel était «une question très importante pour l'Algérie». «Les complications de la désintégration qui se sont manifestées au Mali, telles que dans tous les pays déstabilisés, ont fait surgir la menace sécuritaire et entraîné l'attaque effroyable contre la base gazière d'In Amenas», a-t-il indiqué, avant de rendre hommage à l'ANP notamment. «L'Armée nationale populaire, les forces de sécurité et les cadres de la plateforme gazière ont déjoué cet attentat et nos braves héros ont pu sauver des innocents parmi les Algériens et leurs partenaires étrangers», a-t-il dit, tout en affirmant que «ce malheureux évènement nous appelle à plus de vigilance et de prudence sur tout le territoire national». Ould Khelifa a tenu également à rappeler que «l'Algérie œuvre depuis longtemps à soutenir l'unité du Mali, à encourager le dialogue entre les parties qui condamnent le terrorisme et à aider ce pays à développer aussi bien le Nord que le Sud».