Lors d'une visite guidée, hier, au Centre de contrôle et de commandement (CCC) à Alger, relevant de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), le commissaire principal Azzeddine Maâyouf, directeur des moyens techniques, et le commissaire Hachemi, chef de la salle des opérations, ont détaillé le fonctionnement des caméras de télésurveillance, du numéro vert (1548) et du numéro de secours (17) de la police. C'est ainsi que les deux responsables annoncent que la première phase d'installation de caméras de télésurveillance à Alger et à Blida est terminée et que les études des projets d'installation du même système de fonctionnement à Béjaïa, Bordj Bou-Arréridj, Mascara, Tissemsilt, Tiaret, Annaba, Relizane et Sétif, sont achevées. «Une deuxième phase d'installation de caméras de télésurveillance sera menée à Alger et Blida», a ajouté le commissaire principal Azzeddine Maâyouf. Le directeur des moyens techniques a cité l'exemple du stade Chahid-Hamlaoui de Constantine parmi les projets dont les études ont été menées à terme. «Sur instruction du général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la sûreté nationale, la DGSN a formé des stadiers et des cadres pour coordonner avec les clubs de football et, également, a décidé d'installer des caméras au stade Chahid-Hamlaoui où, parfois, des matchs de football à hauts risques ont lieu», a lancé le commissaire principal. «Nous pourrons, à partir de ce centre de contrôle et de commandement, à Alger, suivre en images et en temps réel le déroulement du match et les conditions sécuritaires dans ce stade à 500 kilomètres de la capitale», a ajouté le directeur des moyens techniques de la DGSN. Carte LFID, zones de masquage et protection de la vie privée Le centre de contrôle et de commandement, qui gère les caméras de télésurveillance exploitées par la DGSN, est composé de huit salles. Salle des événements majeurs, salle de prise de décision, salle des caméras déportées, salle de sécurité publique et trafic routier, salle de suivi des événements, dont la signalisation des objets suspects (engins explosifs…) et les regroupements non autorisés, explique le directeur des moyens techniques. «A la salle de prise de décision assisteront des représentants de différentes institutions, dont ceux de la DGSN et de la Protection civile, en cas d'événement majeur», explique encore le commissaire principal Azzeddine Maâyouf. Le commissaire Hachemi et le directeur des moyens techniques de la DGSN, Azzeddine Maâyouf, insistent sur le caractère «très utile» de l'installation de caméras de télésurveillance dans les places publiques et devant les infrastructures étatiques et, également, sur le caractère légal de cette activité de la police. «L'accès aux images prises par les caméras de télésurveillance ne peut être obtenu que sur autorisation de la justice», a rassuré le directeur des moyens techniques de la DGSN. «Par exemple, dans une affaire d'agression, et pour étaler le dossier de preuve matérielle, la justice peut ordonner que les images de la scène lui soient remises. Aucune image ne peut être rendue publique ou diffusée sans autorisation de la justice», a-t-il ajouté. Des mesures de protection de la base de données sont imposées également aux opérateurs chargés du suivi de la diffusion d'images par les caméras de télésurveillance, selon le commissaire principal Azzeddine Maâyouf. «Même les opérateurs de la DGSN, chargés du suivi de la diffusion des images, sont tenus de protéger ces confidentialités et la vie privée. Aucune personne ne peut accéder à l'une des salles du centre de contrôle et de commandement, hormis celle détentrice de carte d'accès électronique. Chaque fois qu'un opérateur y accède pour motif de travail, les références de sa carte sont enregistrées et nous obtenons, donc, une traçabilité», a expliqué le directeur des moyens techniques. Ce ne sont pas les seules mesures prises par la DGSN pour assurer la protection de la vie privée, selon le commissaire principal Azzeddine Maâyouf. «Nous avons instauré ce qu'on appelle des zones de masquage.Ces zones concernent les habitations et autres lieux concernés par la vie privée. Les caméras de télésurveillance qui diffusent 25 images par seconde ne prennent pas les images de ces lieux», a expliqué ce responsable. Représentation spatiale de la criminalité Le commissaire Hachemi, chef de la salle des opérations du CCC, et le directeur des moyens techniques de la DGSN ont, également, expliqué «pourquoi nous ne pourrons pas donner le nombre exact de caméras de télésurveillance installées dans les places publiques et devant des édifices publics». «Le nombre varie et dépend, également, de la représentation spatiale de la criminalité», expliquent-ils. «Il est possible que nous augmentons le nombre de caméras dans une zone, comme il est possible que nous déplaçons des caméras d'une zone à une autre. Tout dépend du caractère sensible du lieu et de la localisation géographique de la criminalité», ont-ils ajouté. «C'est un système flexible et une technologie extensible», expliquent-ils. Pour ce qui est de la salle des risques majeurs, selon le directeur des moyens techniques, elle sera liée aux 48 wilayas, «c'est-à-dire recevoir des images qui seront diffusées par les caméras de télésurveillance à haute définition (HD) qui seront installées dans toutes les wilayas», selon eux. Une fois tout ce projet finalisé, Alger couvrira 11 wilayas, Oran couvrira 11 wilayas, Constantine couvrira 12 wilayas, Ouargla couvrira 4 wilayas, Béchar couvrira 3 wilayas, Tamanrasset couvrira une seule wilaya et Annaba couvrira 5 wilayas, ajoutent les responsables. «Toutes les sûretés de daïra et les sûretés urbaines du pays seront reliées à ce système de télésurveillance», ajoutent-ils. Des images de caméras de télésurveillance ont été diffusées, hier, lors de la visite guidée, montrant deux enfants percutés par une voiture. «Grâce à ces caméras de télésurveillance nous pouvons identifier la voiture à partir de sa plaque d'immatriculation», a lancé le directeur des moyens techniques. «Grâce aux caméras de télésurveillance, nous avons pu solutionner plusieurs affaires liées aux infractions au code de la route et à la criminalité. Dans une de ces affaires, nous avons découvert un trafic de véhicules qui est également liée au terrorisme», a annoncé le commissaire principal Azzeddine Maâyouf. «Les hélicoptères de la police envoient, de leur côté, des images qui souvent nous aident à élucider des affaires de trafic de véhicules», a-t-il ajouté.