Les dispositions réglementaires de la loi algérienne s'avèrent insuffisantes et peu utiles à réduire, encore moins à anéantir les pratiques de la corruption en Algérie. Voici le constat dont a fait part jeudi Farouk Ksentini, président de la Commission de protection et de promotion des droits de l'homme (CNPPDH), soulignant ainsi l'insuffisance des lois en matière de lutte contre la corruption. «La loi actuelle ne peut pas faire face à ce crime odieux qui a pris des proportion intolérables», soutient en effet le même responsable, cité par l'APS. Ksentini déplore que la loi actuelle «qualifie de délit et non pas de crime passible de sanctions beaucoup plus sévères tout acte de corruption. Pour Ksentini, ceux qui se sont rendus coupables de pratiques de corruption doivent «être punis sévèrement», tout en les excluant de toutes circonstances atténuantes. «Les actes liés à la corruption doivent être qualifiés de crimes passibles d'une peine très sévère sans aucune circonstance atténuante», préconise en effet le président de la CNPPDH, ajoutant que «la corruption est un acte impardonnable. Rien ne peut le justifier. L'Algérie doit l'éradiquer car il y va de sa réputation. Dans son dernier rapport annuel rendu public la semaine écoulée, la Cnppdh avait en effet sollicité les hautes autorités du pays à prendre «des mesures approfondies et soutenues qui touchent l'ensemble des secteurs générateurs de richesse pour venir à bout de ce phénomène». Ladite commission placée sous l'autorité directe de la présidence de la République a en outre souligné dans son rapport l'urgence de mettre fin à l'ampleur prise par le fléau de la corruption. «Le temps est venu pour mettre fin à ce dérapage à travers le strict respect des dispositions de la Constitution», a-t-on en effet écrit dans ledit document. A travers ses propos, Farouk Ksentini a bien raison de souligner que la pratique de la corruption est attentatoire à la réputation de l'Algérie. Ce qui se confirme à travers notamment l'affaire Sonatrach II, toujours en cours d'instruction au tribunal d'Alger et ayant révélé l'existence d'un réseau de corruption international, selon les propos du ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi. Aussi prestigieuse que peut l'être la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach ayant fait l'objet de scandales de corruption à répétition, a vu sans doute sa réputation de première compagnie énergétique en Afrique égratignée à plus d'un titre. Dans le sillage de l'instruction engagée de l'affaire Sonatrach II, l'on parle d'une cagnotte de 200 millions d'euros qui aurait fait l'objet de pratique de corruption. Un montant exorbitant ayant provoqué l'étonnement de plusieurs capitales une fois que cette affaire a été rendu publique et traitée par différents titres de la presse mondiale.