Une vingtaine de personnes victimes d'intoxication alimentaire ont été évacuées, depuis le début du Ramadhan, aux urgences du CHU Mustapha-Pacha d'Alger, selon un des responsables de ce service. «Les urgences ont reçu jusqu'à présent une vingtaine de cas d'intoxication alimentaire», nous a indiqué hier Mohamed Tahir, coordinateur des activités paramédicales des urgences de médecine chirurgicale au niveau de cet hôpital. Il a tenu tout de même à affirmer qu' «aucun cas d'intoxication par l'eau minérale Youkous n'a été enregistré à leur niveau». M. Tahir a expliqué que ces intoxications sont dues aux mauvaises conditions de conservation des produits alimentaires, notamment les produits laitiers et la viande rouge et blanche en cette période de grandes chaleurs. «Les conditions de conservation ne sont pas toujours fiables», a-t-il dit, soulignant que «la vérification des dates de péremption des produits alimentaires et les conditions de conservation ne sont pas toujours suffisantes pour garantir la meilleure conservation des produits alimentaires». Ce responsable a aussi relevé le problème des coupures de courant électrique qui est à l'origine de la dégradation des produits fragiles. «La décongélation de la viande rouge ou blanche, causée par les délestages en électricité, augmente le risque d'intoxication en raison de la détérioration des aliments largement consommés durant le Ramadhan». Il a expliqué que «la réglementation en matière de congélation doit être revue», précisant qu'«une intoxication alimentaire ne doit jamais être prise à la légère». M. Tahir a déploré que «les normes internationales de contrôle ne soient pas respectées en Algérie» et que «les conditions de conservation ne sont pas respectées par certains» qui, selon lui, «profitent d'une population affamée pour écouler leurs stocks de produits alimentaires périmés ou mal conservés». Il a par ailleurs appelé les consommateurs à plus de vigilance. «C'est au consommateur également de faire attention, ne pas acheter n'importe quoi et exiger des produits alimentaires sains et bien conservés», a-t-il dit en notant que «ce n'est pas seulement les importateurs ou les vendeurs qu'il faut blâmer». M. Tahir a aussi conseillé la population de toujours vérifier les dates de péremption des aliments, et de respecter les conditions de conservation». Il a relevé en outre que durant le mois sacré, «le citoyen a tendance à consommer les produits vendus dehors, comme le «cherbet», le «kalb ellouz» et autres «zlabia». Les origines des intoxications alimentaires doivent être prises en charge par les biologistes et les départements ministériels concernés, pour plus de fermeté et de sensibilisation. Par ailleurs, notre interlocuteur a indiqué qu'en cas de manifestation de symptômes d'intoxication alimentaire, comme diarrhée ou fièvre froide, le malade doit en urgence consulter un médecin et se mettre de suite sous traitement». Il a ajouté dans ce contexte que «seul le médecin est habilité à décider si cette intoxication est grave ou non.