Une centaine de personnes victimes d'intoxication alimentaires ont été admises aux urgences médico-chirurgicales du CHUO durant le mois de juin dernier. Ces dernières avaient indiqué lors de leur admission qu'elles avaient ingéré des aliments arrivés à péremption ou impropres à la consommation. Des sources médicales ont affirmé que la majorité de ces victimes souffraient d'intoxications alimentaires aiguës qui se manifestaient par des vomissements, des douleurs abdominales, des diarrhées et de la fièvre. Des symptômes spécifiques aux intoxications dues à l'ingestion de produits alimentaires impropres à la consommation, ont affirmé ces sources. Des soins d'urgence ont été prodigués aux victimes pour prévenir les risques de déshydratation. Une bonne partie des cas recensés par les services sanitaires concernent des enfants, signale-t-on. Parmi les premières causes de ces intoxications alimentaires, il y a la rupture de la chaîne de froid pour la conservation des aliments sensibles ou périssables durant cette saison de grandes chaleurs et la progression du commerce informel à travers le territoire de la wilaya. Les vendeurs ambulants de beignets, de boissons et autres aliments ne sont soumis à aucun contrôle sur les plages. Ces commerçants clandestins, qui proposent des aliments préparés dans les maisons, et parfois dans des conditions d'hygiène déplorables, ne sont nullement inquiétés par les services de contrôle. Le nombre de cas relevés reste toutefois loin de la réalité du terrain. La majorité des victimes d'intoxications alimentaires ne sont pas prises en charge par les structures sanitaires. Ces victimes inconnues ont recours à l'automédication ou consultent un médecin privé. La progression des intoxications alimentaires est constatée à chaque saison estivale à travers le territoire national en raison du non-respect des normes de conservation des aliments. Plus de 5000 cas sont enregistrés chaque année en Algérie. L'année dernière, 4400 cas avaient été recensés à l'échelle nationale contre 743 intoxications lors des cinq premiers mois de 2012. La majorité des cas recensés sont signalés dans des fêtes familiales et de restauration collective. 46% des cas d'intoxication ont été enregistrés lors de fêtes familiales et de restauration collective, 43% au niveau de la restauration rapide (fast-foods) et de consommation de pâtisseries et 11% divers. Les inspections effectuées dans ce cadre au niveau national ont démontré que les produits les plus dangereux restent les viandes, les gâteaux et l'eau. La campagne nationale de prévention pourrait certes avoir un impact sur le consommateur. Mais la lutte contre ce fléau (les intoxications alimentaires) ne pourra réussir que si un contrôle rigoureux des produits proposés à la vente publique est mis en place. Autrement, une caravane de sensibilisation ne serait que pure perte.