Le Conseil de sécurité s'est dit mardi "profondément préoccupé" par les activités que des organisations terroristes, dont Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), mènent dans la région du Sahel, et a condamné, de nouveau, énergiquement les attentats terroristes qui y ont été récemment perpétrés. Dans une déclaration lue par sa présidente, Mme Rosemary DiCarlo (Etats-Unis), le Conseil de sécurité a aussi condamné fermement les violations des droits de l'homme et les violences contre les civils, notamment les femmes et les enfants, qui sont commises dans la région par des groupes terroristes et d'autres groupes extrémistes. Voyant dans les sanctions un outil important de la lutte antiterroriste, le Conseil a insisté sur l'importance de la mise en œuvre rapide et effective des résolutions pertinentes, en particulier ses résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011), qui sont "des instruments-clés" de la lutte contre le terrorisme. Il reste aussi préoccupé par la gravité des menaces que font peser sur la paix et la sécurité les conflits armés, la prolifération des armes et la criminalité transnationale organisée, y compris les activités illicites comme le trafic de drogues dans la région, et des liens de plus en plus étroits qu'elles entretiennent avec le terrorisme dans certains cas. Il demande de nouveau que sa résolution 2017 (2011) soit intégralement appliquée. Aussi, le Conseil a demandé aux pays du Sahel, de l'Afrique de l'Ouest et du Maghreb d'intensifier la coopération et la coordination interrégionales pour mener une lutte globale et intégrée contre les activités des groupes terroristes, prévenir la prolifération de toutes les armes et juguler la criminalité transnationale organisée, y compris les activités illicites comme le trafic de drogues. Le Conseil a réaffirmé son attachement ferme à la souveraineté, à l'intégrité territoriale, à l'indépendance politique et à l'unité des pays de la région du Sahel. Il estime que le renforcement des institutions publiques, le développement économique et social partagé, et le respect des droits de l'homme et de la primauté du droit sont autant d'éléments indispensables à la sécurité, au développement et à la stabilité à long terme de la région du Sahel. Par ailleurs, l'organe de décision de l'ONU s'est félicité du déploiement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), en remplacement, depuis le 1er juillet, de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine, ainsi que de la Stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel. Il a alors exprimé sa satisfaction de voir que cette Stratégie intégrée des Nations unies eut été élaborée, en application d'une résolution de juillet 2012, et s'est félicité des trois objectifs stratégiques qui y sont définis. Cette Stratégie est basée sur la bonne gouvernance dans l'ensemble de la région, des mécanismes de sécurité nationaux et régionaux capables de faire face aux menaces transfrontières et l'intégration des plans et des interventions humanitaires et de développement afin d'assurer la résilience à long terme. Le Conseil de sécurité a demandé au secrétaire général de l'ONU d'assurer la bonne exécution de cette Stratégie en veillant à une étroite collaboration entre le Bureau de l'envoyé spécial pour le Sahel, le Bureau du représentant spécial pour l'Afrique de l'Ouest et les entités de l'ONU compétentes qui mènent des activités dans la région, y compris l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime. L'envoyé spécial du secrétaire général pour le Sahel, Romano Prodi, avait présenté en juin dernier au Conseil de sécurité cette Stratégie régionale, susceptible d'aider les gouvernements des Etats concernés à maintenir la paix et la sécurité à long terme. En outre, le Conseil se félicite que le secrétaire général ait l'intention d'organiser une réunion de haut niveau sur le Sahel en marge de la 68ème session de l'Assemblée générale de l'ONU. Il se félicite également que le secrétaire général compte se rendre dans la région du Sahel dans le courant de l'année, en compagnie du président de la Banque mondiale, et attend avec intérêt le compte rendu qu'il lui fera de son séjour à son retour. De surcroît, il a demandé au chef de l'ONU de le tenir informé de l'évolution de la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel d'ici au 31 décembre 2013 au plus tard, et de lui présenter un rapport écrit le 30 juin 2014 au plus tard.