Une véritable catastrophe écologique est provoquée actuellement par la dizaine de carrières d'agrégats dans la forêt de pins de la localité d'Ouchba, située à une dizaine de kilomètres à l'est de la ville de Tlemcen. Les populations assistent impuissantes à ce massacre à ciel ouvert et à la disparition graduelle du tissu végétal qui forme la ceinture verte de cette localité, à vocation agricole en particulier et celle du grand Tlemcen en général. Plus d'une dizaine de carrières sont implantées dans la forêt qui surplombe cette bourgade de plus de 3000 habitants dont les maisons ne sont qu'à une cinquantaine de mètres de quatre carrières. Explosion de dynamite et poussières font partie du quotidien de cette population qui ne sait plus à quel saint se vouer. Ses requêtes en direction des responsables concernés sont restées lettre morte. Ces habitants s'interrogent «sur les dessous de ce silence complice et criminel». Les représentants de la localité d'Ouchba se disent «victimes des enjeux d'intérêts sinon comment expliquer que des concessions ont été accordées à ces exploitants de carrières en pleine forêt et à proximité du tissu urbain sans prendre en considération la protection de la forêt et l'environnement et sans tenir compte de la sécurité de la population et des nuisances générées par cette exploitation sauvage». Sur les lieux, c'est une véritable image de désolation qui s'offre aux visiteurs tant les dégâts sur la forêt sont importants. Toute la forêt a été dévastée et seule une enquête peut mesurer l'ampleur de la catastrophe. «Jadis cette forêt s'étendait d'Ouchba jusqu'aux versants des localités de Saf-Saf et El Mdigue ; aujourd'hui elle a été transformée en un véritable désert», soutiennent les habitants qui ne comprennent pas l'attitude des responsables locaux, censés être les premiers défenseurs de l'environnement en général et de la forêt en particulier. Malgré les appels de la population et de l'association de sauvegarde de l'environnement de la wilaya de Tlemcen, Aspewitt, rien ne semble arrêter ce massacre. L'on se demande comment ces exploitants ont pu obtenir leur concession sachant qu'une enquête préalable est effectuée par les directions des forêts, de l'environnement et des mines. Cette concession est assujettie à un avis favorable de ces directions en plus de celui de la protection civile en raison de l'utilisation des explosifs. Sollicitées par nos soins pour avoir plus d'explications sur ce massacre, aucune de ces directions n'a répondu à nos interrogations. Les responsables des secteurs des forêts et de l'environnement sont vivement interpellés sur cette catastrophe et sont invités à constater de visu l'ampleur des dégâts occasionnés par les carrières d'agrégats.