Alors que les négociations de paix directes israélo-palestiniennes, gelées depuis trois ans, ont repris lundi soir à Washington, le ministre de l'Economie israélien s'est fendu de propos d'une extrême violence. «J'ai tué beaucoup d'Arabes dans ma vie. Et il n'y a aucun problème avec ça.» Ces paroles, choquantes, sont sorties de la bouche de Naftali Bennett, qui n'est autre que le ministre israélien de l'Economie, mais aussi le chef du parti nationaliste religieux HaBayit HaYehudi (foyer juif /maison juive). Voilà une déclaration qui fausse toute démarche de paix au moment où Israéliens et Palestiniens tentent, après tr ans, de s'asseoir à la table des négociations, espérant s'accorder sur une feuille de route acceptable pour les deux parties. Les déclarations de Bennett, dites lors d'un entretien avec le conseiller sur la sécurité nationale, Ya'akov Amidror, et retranscrites par le quotidien juif Yedioth Ahronoth, font depuis lors polémique et une vive condamnation. Ces déclarations, qui proviennent d'un membre du gouvernement de Benyamin Nétanyahu, témoignent en tout cas d'un état d'esprit extrémiste du côté israélien. Ces propos du ministre de l'Economie israélien risqueraient de faire un peu de désordre en pleine reprise des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens. Afin d'éteindre le feu, le porte-parole du ministre a précisé qu'il avait «tué des Arabes» dans le cadre de son service à l'armée (obligatoire), en situation de combat. Selon le Huffington Post, le porte-parole aurait précisé que ces propos visent principalement à exiger «une politique de lutte contre le terrorisme plus sévère, consistant à éliminer les terroristes plutôt que les garder en vie en prison et ensuite les relâcher». Ces propos scandaleux ont été tenus justes après qu'Israël eut décidé de libérer 104 prisonniers palestiniens. Reprise des négociations Les négociations israélo-palestiniennes se sont déroulées lundi soir, au cours d'un f'tour organisé par le secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Tzipi Livni, la ministre de la Justice israélienne, et Saëb Eraikat, le négociateur en chef palestinien, ont ainsi rompu le jeûne ensemble pour rouvrir officiellement le dialogue. Les discussions, qui reprennent après trois ans d'interruption, ne s'avèrent pas être une tâche aisée étant donné les sujets sensibles restés en suspens depuis plus d'un demi-siècle (gel des colonisations, frontières, sort des réfugiés, statut de Jérusalem…). Et, pour ne rien arranger, le ministre israélien de l'Economie est venu rappeler le véritable visage de certains officiels sionistes.