Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a estimé jeudi sur une télévision pakistanaise que l'armée égyptienne avait déposé le président Mohamed Morsi début juillet dans le but de rétablir la démocratie. "L'armée n'a pas pris le pouvoir, d'après ce que nous pouvons en juger, jusqu'à présent. Pour conduire le pays, il y a un gouvernement civil. En fait, elle rétablissait la démocratie", a expliqué le secrétaire d'Etat sur la télévision Geo. "Des millions et des millions de gens ont demandé à l'armée d'intervenir. Tous avaient peur d'une descente dans le chaos et la violence", a précisé M. Kerry. M. Kerry est en visite au Pakistan et était interrogé par une télévision privée pakistanaise sur la position ambiguë des Etats-Unis face à la crise politique en Egypte depuis que le président Morsi, élu au printemps 2002, a été renversé par l'armée le 3 juillet. Le journaliste pakistanais a en outre interrogé alors M. Kerry sur les allégations de violences de militaires égyptiens contre des manifestants. "Oh, non. Cela n'est pas rétablir la démocratie et nous sommes très, très inquiets (...) Nous avons dit clairement que c'était absolument inacceptable", a réagi le chef de la diplomatie américaine ajoutant : "l'histoire de l'Egypte n'est pas encore terminée. Nous devons voir comment les choses se déroulent dans les prochains jours". Mercredi, le département d'Etat avait appelé les autorités égyptiennes à respecter la liberté de rassemblement après qu'elles eurent ordonné à la police de mettre fin aux sit-in des partisans du président déchu Mohamed Morsi.