Le secteur privé de la formation professionnelle, à travers plus d'une vingtaine d'établissements répartis à travers la wilaya de Tizi Ouzou, avec une forte concentration au chef-lieu de wilaya, a de nouveau enregistré une affluence très remarquée concernant les formations liées à la restauration et à l'hôtellerie. Si, pour certains stagiaires, la cote des diplômes délivrés est toujours en hausse et les débouchés disponibles en Algérie, d'autres y ont vu une opportunité de rejoindre les grands groupes hôteliers pour des postes partout dans le monde où la «griffe» algérienne est très demandée. Ainsi, pour les formations de cuisinier, saucier, maître d'hôtel et pâtissier, spécialités les plus courues, moins de 3 ans sont nécessaires pour une formation de base sanctionnée d'un diplôme moyennant des frais qui dépassent les 100.000 DA. Mais, même à ce prix, le sacrifice vaut la chandelle, car les débouchés sont attrayants et les premiers diplômés qui activent en Algérie ou à l'étranger servent de modèle. Qui parmi les postulants à ces formations n'a pas entendu l'histoire de x ou y, simples stagiaires dans telle ou telle école, qui se retrouve, sans avoir galéré, dans de prestigieux hôtels, restaurants, ambassades ou institutions de souveraineté. Certains citent même le cas de Nabil, artisan pâtissier de la ville de Tizi Ouzou qui est maintenant au restaurant spécial des joueurs de Chelsea (Angleterre), ou encore cet autre jeune qui est le maître d'hôtel d'une personnalité politique en Algérie. Ces destins, vrais ou simples rumeurs, font rêver ces centaines de jeunes, bacheliers ou non, qui commencent à dessiner leur plan de carrière à partir d'une école de formation privée. Ils sont là, reconnaissables à la tenue officielle qu'ils portent le jour de l'examen (costumes et cravates noirs, chemises blanches). Selon quelques chefs d'établissement, le phénomène va crescendo y compris pour certains universitaires qui délaissent le campus pour les cuisines de ces écoles. Par contre, les filles semblent bouder ces métiers. Une minorité d'entre elles opte pour une formation dans ce secteur. Elles lui préfèrent, selon le niveau d'instruction, la coiffure et la pâtisserie traditionnelle, métiers plus en vogue et pouvant être pratiqués à domicile. Des dizaines d'hôtels et de restaurants installés en Algérie puisent dans ce vivier pour avoir une main-d'œuvre jeune et qualifiée et qui fait aussi les beaux jours du secteur de l'hôtellerie et des métiers de la bouche en France qui n'hésite pas à faire appel à des agences d'intérim pour placer des Algériens dans ce secteur de l'économie, déficitaire en main-d'œuvre qualifiée. Réalisée par Brahim Boubchir et D. Bennabi