Le secteur de l'industrie, bien qu'important, connaît depuis des dizaines d'années une période de léthargie. Il est temps pour le gouvernement algérien de remettre les choses dans l'ordre à travers le lancement de plusieurs projets. «La stratégie industrielle est devenue une urgence économique nationale», a indiqué Chérif Rahmani, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, lors de l'ouverture du workshop sur l'état d'investissement et d'accompagnement de l'investisseur privé, tenu hier à Alger. «Il est important de mettre en œuvre un modèle de croissance économique qui soit fondé sur les moyens et aussi sur des compétences et des technologies des capitaux ainsi que des réseaux internationaux afin de permettre à la locomotive algérienne de s'engager dans la voie du redressement industriel pour être aujourd'hui au niveau des autres nations», a-t-il souligné. Pour Rahmani qui a reconnu la méfiance de l'administration algérienne, le rôle de l'Etat est important dans l'investissement. Il dira que «le changement est une force car le moteur de la croissance reste l'industrie. Il faut renouveler notre modèle industriel car la ‘'désindustrialisation'' n'est pas une fatalité», a-t-il affirmé, ajoutant qu'«il est important d'aller vers une nouvelle gouvernance et abandonner les anciennes démarches afin d'atteindre nos objectifs». Le premier responsable du secteur, qui exige un débat menant à des opinions, a précisé que «l'Etat a besoin de partenaires et qu'il faut aller vers l'international et le partenariat». M. Rahmani a appelé les acteurs de la société civile, notamment les petites et moyennes entreprises, à contribuer avec l'Etat afin de faire évoluer l'industrie. Par ailleurs, pour examiner les actions menées par les acteurs concernés, une réunion d'évaluation se tiendra au ministère tous les deux mois, une réunion des guichets uniques tous les deux mois et une autre au niveau des wilayas chaque mois. Intervenant lors de cet atelier, Abdelmadjid Sidi Saïd, SG de l'UGTA qui a reconnu la difficulté économique dans notre pays, a affirmé que «la machine économique est bloquée. Elle est rouillée en raison de l'absence du dialogue et de confiance». Le SG de l'UGTA a dit : «Si nous échouons dans l'industrie, nous détruisons l'économie et nous hypothéquons l'avenir des générations futures de l'après-pétrole». Présent aussi aux travaux de ce workshop, Abdelaziz Nait Mazi, président du Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) qui a fait savoir que «le financement et le foncier sont les deux problèmes majeurs de l'investissement en Algérie», a demandé au ministre de «décortiquer les 3400 millions de dinars d'investissement alloués par les banques et à décentraliser la gestion du foncier en le mettant sous la houlette de l'Agence nationale de développement des investissements (Andi). Abdelkrim Mansouri, directeur général de l'Andi, a pour sa part indiqué que «la mission de l'Andi consiste à délivrer des documents à des investisseurs. Le nouveau rôle, c'est d'être plus actif et plus près de l'investisseur, l'accompagner au quotidien dans ses formalités afin que les projets se réalisent le plus rapidement possible pour ne pas laisser traîner cet investissement». Il a précisé que «parmi les mesures concrètes, le «doing business» nous permettra de réduire et de mettre en cohérence toutes les procédures». 90 projets examinés par l'Andi au 1er semestre 2013 Durant le premier semestre de cette année, 90 projets d'investissement ont été examinés par le conseil national (CNI), pour un montant de 511 milliards de dinars et la prévision de création de 14 260 emplois, selon le DG de l'Andi. Parmi ces projets, 28 sont d'intérêt national sous le régime de la convention d'investissement et 6 autres dans les hauts plateaux et le sud et 24 autres d'investissement directs vers l'étranger. En comparaison avec l'année dernière, M. Mansouri a fait savoir que le CNI a traité 28 projets durant la même période de l'année dernière pour 332 461 millions de DA, soit une hausse de 53%. En matière de volume de projets, 225 918 millions de DA ont été mis en place, au premier semestre de l'année en cours, contre 5904 millions l'année précédente, soit une hausse de 200%. Cependant, le secteur industriel constitue la part la plus importante avec 57 projets d'un montant de 280 751 millions de dinars, représentant un taux global de 54,90%. En matière de filière, 17 projets sont inscrits dans le textile, 13 dans les matériaux de construction, 8 en sidérurgie et métallurgie, 6 en chimie plastique, 5 en électronique et 4 en industrie agroalimentaire. 43% des projets inscrits à l'exercice 2013 sont de nouveaux projets, 16% sont des extensions d'unités en vue d'augmenter les capacités de production alors que 24% sont des partenariats.