Le ministre des Finances, Karim Djoudi a estimé mardi que les infractions de change en Algérie sont devenues "un véritable fléau que toutes les institutions de l'Etat doivent combattre", annonçant des mesures prochaines et rapides pour enrayer ce phénomène. "Il s'agit d'un véritable fléau que toutes les institutions de l'Etat doivent combattre. Le ministère des Finances, pour ce qui le concerne, met tout en œuvre pour endiguer ces pratiques illicites et mettre un terme chaque fois que cela est possible à ces actions nuisibles à notre économie", a précisé le ministre dans un entretien accordé à l'APS. "Toutes les structures du ministère des Finances concernées sont instruites pour faire preuve de toute la vigilance nécessaire pour prévenir ces actes, les contrecarrer et réprimer les auteurs présumés de ces infractions" a ajouté le ministre. Le Premier Ministre ''a réagi sur le rapport établi par le ministère des Finances et la Banque d'Algérie (sur les infractions de change) et l'a commenté. Il a souhaité que soit conforté le dispositif de lutte contre les infractions de change", a-t-il dit. Le ministère des Finances a été instruit en plus des contrôles qu'effectue ses structures de renforcer le contrôle sur la surfacturation à l'importation, les transferts éventuels au titre des opérations entre entités d'un même groupe, selon M. Djoudi. Les contrôles seront également renforcés sur les achats de produits non nécessaires à l'activité ou à la consommation nationale et disponibles sur le marché de la production nationale ainsi que sur les des bénéficiaires finaux non identifiés des produits importés subventionnés et autres, explique M. Djoudi. A ce titre le ministre a annoncé la mise en place de deux groupes de travail chargés de trouver les mesures adéquates pour rationaliser les importations et lutter contre les infractions de change. M. Djoudi a cité un rapport relatif à la répression des infractions à la législation des changes qui fait état de plus de 1.000 procès-verbaux établis et transmis à la justice pour un corps de délit de plus de 17 milliards de dinars (220 millions de dollars). Il a précisé toutefois que ce chiffre ne donne pas une "évaluation correcte de ce phénomène" puisque ce montant même s'il apparaît important marque néanmoins un net recul de 54% par rapport au niveau enregistré durant l'exercice précédent". A ce titre, le ministre considère que la hausse des volumes des importations et des intervenants dans la chaîne du commerce extérieur fait augmenter les tentations des fraudeurs qui veulent tirer des avantages indus. Mais il a tenu à lever toute équivoque concernant "les risques d'amalgame" entre les transferts effectués dans le cadre d'importations régulières et les transferts illicites opérées en violation manifeste de la réglementation en vigueur. Les chiffres fournis par le premier argentier du pays confirment la tendance haussière des importations pour le 1er semestre 2013, période durant laquelle elles ont atteint 28,35 milliards de dollars, en progression de 17% par rapport à la même période en 2012.