«Le stress foncier» qui dure depuis plus de 30 ans sera progressivement atténué avec l'achèvement de la réalisation de huit nouvelles zones industrielles que réceptionnera l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref) à partir du premier trimestre 2014. Dans une conférence de presse animée hier à Alger, la directrice générale de l'Aniref, Hassiba Mokraoui, a indiqué que les travaux de réalisation de ces huit nouvelles zones débuteront en septembre prochain, après la sélection des entreprises et bureaux d'études retenus à l'issue d'un appel d'offres national et international lancé en avril dernier. D'une superficie de 2507 hectares, ces sites pilotes seront implantés dans les wilayas de Batna, Tizi Ouzou, Relizane, Mostaganem, Aïn Temouchent, Djelfa, Médéa, Ouargla. Une liste de 10 autres sites a été également retenue pour la seconde phase à lancer dès l'achèvement des procédures juridiques, administratives et techniques. Réparties à travers notamment les wilayas de Béchar, Biskra, Adrar, Saida et Sétif, ces 10 zones sont d'une superficie de 2526 hectares. Les 18 nouvelles zones sont inscrites dans un programme plus vaste portant sur la réalisation de 42 nouvelles zones d'ici à 2017. D'une superficie totale de 9572 hectares, le programme a nécessité un investissement de 88 milliards de DA, accordé par le Fonds national d'investissement. Le choix des sites répond notamment aux exigences environnementales, géotechniques et d'aménagement, en plus de la proximité de l'autoroute Est-Ouest ou la rocade des Hauts-Plateaux. En dépit des avantages accordés aux investisseurs, la hausse de l'offre foncière permettra d'offrir de nouvelles opportunités d'investissements et fera de l'Algérie «une destination privilégiée des investisseurs étrangers». Des walis à la rescousse de l'Aniref Mme Mokraoui a noté, dans ce sens, un engouement de la part de groupements mixtes (algéro-étrangers) spécialisés dans la construction des zones industrielles. Les entreprises étrangères soumissionnaires sont venues notamment d'Italie, France, Singapour, Chine et Egypte, a-t-elle précisé, annonçant que les nouvelles zones seront dotées en différents services et bénéficieront d'une gestion moderne et efficiente. Le lancement du programme des nouveaux parcs industriels n'a pas été une tâche facile au regard des différents problèmes qui caractérisent le foncier en Algérie. Il a fallu solliciter l'intervention des walis dont certains ont été coopératifs et ont aidé l'Aniref à assainir la situation des sites sélectionnés, notamment pour ce qui a trait à leur déclassement et au règlement de leurs problèmes juridiques et administratifs. Il a fallu également solliciter des commissaires enquêteurs pour effectuer des enquêtes foncières, a indiqué Mme Mokraoui, citant les cas d'une zone forestière à Annaba où aucune forêt n'a été trouvée et des terres agricoles délaissées et inexploitées. Avant cette démarche, le Conseil national d'investissement déclare les assiettes choisies d'utilité publique. «La demande sur le foncier industriel demeure pressante», a-t-elle déploré en présentant le bilan des comités d'aide à la localisation et à la promotion de l'investissement et de la régulation foncière (Calpiref). Ces comités ont traité 4176 dossiers au cours du premier semestre 2013, enregistrant une progression de 53 % par rapport à la même période de 2012 avec 2 731 dossiers relatifs principalement à l'investissement dans l'industrie. Le fait marquant dans la structure des nouveaux dossiers est le retour à l'investissement dans les industries manufacturières comme le textile, le cuir, le bois et le papier. La répartition spatiale des investissements est relativement équilibrée entre le Nord et les Hauts Plateaux, avec respectivement 44% et 49% de la demande de foncier. Quant à l'impact des investissements projetés, il est de 112 milliards de DA, avec la projection de création de 50 000 emplois directs.