Des intellectuels, des universitaires ainsi que des membres de la société civile algérienne, inquiets des évènements qui secouent actuellement l'Egypte, ont appelé, hier, au retour à la légitimité démocratique et constitutionnelle. «Nous, soussignés, avons jugé nécessaire, face à notre conscience, d'exprimer notre opinion sur la situation actuelle en Egypte. Nous voulons tout d'abord exprimer notre horreur devant les massacres répétés commis par les autorités égyptiennes actuelles contre des foules innocentes, coupables à leurs yeux d'exprimer leur opinion et leur refus du coup d'Etat militaire. Ces boucheries ne sont que le prolongement de la violence qui a consisté à renverser par la force un pouvoir qui bénéficiait de la légitimité constitutionnelle et elles font craindre le pire pour l'avenir», est-il mentionné dans une pétition qui circule sur le net. Les signataires de la pétition ont tenu à signifier qu'ils ne prenaient position pour aucun des deux camps (pro et anti-Morsi) mais que leurs jugements se basaient sur des principes liés à la démocratie. «Il ne s'agit pas pour nous de soutenir une partie de la société égyptienne contre une autre, mais d'une position avant tout morale, celle du respect du principe intangible de la souveraineté populaire, de la démocratie et de ses règles». Ainsi, ils ont estimé qu'aucune raison ne pouvait justifier la remise en cause des résultats issus d'un scrutin populaire tout en soulignant leur déception vis-à-vis de certaines élites arabes qui auraient cautionné «le coup de force de l'armée égyptienne» lui conférant une légitimité qui n'aurait pas lieu d'être, selon eux, car elle justifierait la violence à l'encontre des manifestants pro-Morsi. Dans le même sillage, ils ont également déploré l'attitude des Etats-Unis et des principales puissances occidentales vis-à-vis du «coup de force en Egypte» qu'ils jugent être en contradiction avec les règles de la communauté internationale concernant l'illégalité des coups d'Etat militaire, et «qu'elle est donc une politique de deux poids deux mesures, marquée par l'ambiguïté, ne faisant ainsi pas honneur aux principes de la démocratie dont ils se réclament». Pour un dialogue inclusif seul à même de mettre un terme aux violences Prônant le dialogue inclusif, ils ont fait savoir qu'il était le seul moyen de régler de façon pacifique, sans user de stratégies coercitives, les problèmes des pays arabes en général. Réitérant leur inquiétude quant au sort de la population civile prise entre le marteau et l'enclume, ils ont considéré que «le coup d'Etat» peut être à l'origine d'une guerre civile. Ainsi, ils invitent les différents protagonistes à «favoriser le retour à la légitimité démocratique et constitutionnelle, à mettre un terme au cycle de répression contre les opposants au coup d'Etat, à respecter le droit à manifester pacifiquement ses opinions». Pour les auteurs de ladite pétition, tout ceci ne saurait s'accomplir sans l'ouverture au préalable d'une enquête visant à établir les responsabilités et in fine juger les coupables, «sur les récents massacres, sur l'usage de sévices et de la torture», ont-ils affirmé. Préconisant un retour aux principes démocratiques, ils ont assuré qu'ils étaient «la seule voie pour le progrès, la renaissance des pays arabes et leur cohésion nationale». Interpellant dans ce sens les opinions publiques arabe et mondiale, ils les invitent à «dénoncer la répression qui sévit en Egypte et à exprimer leur solidarité avec les luttes démocratiques du peuple égyptien».