La commune de Sidi M'hamed est l'une des plus importantes d'Alger. Mais le chantier inachevé du «Titanic» obscurcit son image. Toutefois, on annonce sa transformation en centre d'affaires. «Une société publique construira bientôt un centre d'affaires sur la carcasse du ‘‘Titanic''», a affirmé hier le président de l'APC de Sidi M'hamed, Mokhtar Bourouina, tout en précisant que «la transformation de cet édifice, à moitié construit, en bâtiment d'utilité publique était l'option la plus plausible». M. Bourouina a également indiqué qu'une partie de l'édifice sera réservée à l'aménagement de locaux pour le service d'état civil. «Le problème du ‘‘Titanic'' est posé au niveau de la wilaya d'Alger», a souligné en outre notre interlocuteur. Il a précisé que «le wali, en l'occurrence Mohamed Kebir Addou, est au courant du dossier et est favorable à déployer les efforts nécessaires pour mettre fin à l'agression visuelle» que subit le boulevard Mohamed Belouizdad. Cette nouvelle fera certainement plaisir aux habitants vivant à proximité du «Titanic». Laissé dans un état lamentable par ses concepteurs depuis le début des années 1990, il devait être à l'origine un complexe immobilier. En période de fortes pluies, les sous-sols du chantier sont souvent inondés. Raison pour laquelle il a été surnommé «Titanic», du nom du gigantesque paquebot anglais qui a percuté un iceberg en 1912. Par ailleurs, l'endroit est fréquenté par des jeunes qui s'adonnent à la consommation d'alcool et de psychotropes. Il a aussi été à maintes reprises le théâtre d'agressions qui suscitent l'inquiétude des riverains. Usage plus heureux, le «Titanic» a également servi de «studio de musique» à des groupes de rap, et ce, lors de l'apparition du mouvement hip-hop vers 1995-96. Les rappeurs, comme ceux du collectif «Belcourt Longue Dynastie», s'exaltaient dans le chantier, se photographiaient en mode «gangster» ou tournaient des clips amateurs. Ils taguaient également sur les murs des graffitis évocateurs.