Le mégaprojet immobilier et d'affaires, surnommé par les citoyens de Sidi M'hamed «Le Titanic», inauguré au début des années 1980, connaît une opération de démolition depuis maintenant près de deux mois. Les responsables locaux de Sidi M'hamed ont décidé, suite à une étude, de faire disparaître du paysage urbain «Le Titanic», appellation donnée par les résidents, vu que le mégaprojet a été abandonné par l'entreprise en charge de sa réalisation, et ce, pour des raisons financières. Les travaux, à moitié réalisés, devaient donner naissance à un complexe immobilier et de bureaux d'affaires qui s'est transformé en un lieu où se donnent rendez-vous les délinquants. Certes, les jeunes, devenus les mal-aimés d'une société qui ne pardonne pas, en raison de leur difficile situation socioéconomique et victimes d'un chômage endémique, ont transformé les sous-sols du Titanic en un lieu de commercialisation et de consommation de drogue, sans oublier que c'est devenu un lieu malfamé réputé pour les agressions de jour comme de nuit. Même si la démolition intervient tardivement, il est à saluer, comme tiennent à le souligner les habitants, la décision des élus de Sidi M'hamed de mettre fin à une histoire sombre de leur localité. Comme dit le proverbe, mieux vaut tard que jamais. En effet, les résidents jouxtant le chantier abandonné se plaignaient depuis plus de 20 ans des innombrables incidents qui survenaient sur les lieux, et des incalculables agressions dont parfois leurs propres enfants étaient victimes. Comme rapporté lors d'une précédente édition, Mokhtar Bourounia, le P/APC de Sidi M'hamed, nous avait affirmé qu'après «la démolition du Titanic, un autre immeuble, seulement d'affaires cette fois-ci, sera construit». Mais en attendant de savoir qui financera les travaux, les jeunes du quartier ex-rue de Paris et Hammam Ghazzal songent déjà à transformer, une fois le lot terrassé, en un centre de loisirs où ils pourront passer leurs fins d'après-midi en toute convivialité. D'autres pensent à occuper les lieux pour commercialiser des produits qu'ils auront acquis dans les marchés de gros d'El Eulma (wilaya de Sétif) ou tout près, du quartier Dubai, situé dans la commune de Bab Ezzouar. Toutefois, les anciens du quartier préfèrent un geste plus écologique de la part des autorités de Sidi M'hamed. Pour eux, leur secteur manque cruellement d'espaces verts. Il serait agréable, selon ces derniers, qu'une clôture en fer puisse délimiter le désormais ex-chantier Titanic, pour concevoir à la place un petit jardin d'essais. Cela permettra aux familles de profiter de sympathiques moments avec leurs bambins et de revoir papillons, oiseaux et coccinelles revenir dans cette partie du territoire belcourtois.