Le second tour de l'élection présidentielle au Mali s'est déroulé, dimanche, sans incidents majeurs, selon la mission d'observation électorale de l'Union africaine (UA) conduite par l'ex-Premier ministre togolais Edem Kodjo. Près de 6,9 millions de Maliens inscrits sur les listes électorales ont dû voter et choisir entre Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé, arrivés en tête du premier tour. Les résultats définitifs de l'élection seront proclamés au cours de la semaine. De son côté, Edem Kodjo s'est félicité du bon déroulement de ce scrutin, censé sortir le Mali de dix-huit mois d'une grave crise politico-militaire et rétablir l'ordre constitutionnel au pays. L'élection d'un président signerait la sortie du tunnel pour le Mali, après un second tour qui restera de mémoire d'Afrique comme le plus court jamais organisé sur le continent. Un premier bilan de taux de participation à ce second tour n'a pas été encore établi. Les deux candidats n'ont eu droit qu'au vendredi 9 août pour remobiliser leurs troupes et essayer de gagner d'autres suffrages. Mais vu l'écart entre les deux candidats finalistes au premier tour, on pourrait dire que les «jeux sont faits», même si les «impondérables des jeux d'alliance obligent à la circonspection», estiment les observateurs. «Une meilleure organisation» Par ailleurs, les observateurs de l'UA estiment que ce scrutin s'est globalement déroulé dans de meilleures conditions par rapport au précédent tenu le 28 juillet. «Rien n'a vraiment été perturbé par un quelconque incident, si ce n'est de fortes pluies qui contribueraient à une mobilisation plutôt moindre enregistrée», selon nos sources. Pour ce qui est de l'accalmie globale qui a caractérisé la journée du vote, nos sources estiment «qu'elle est la conséquence d'une campagne électorale au cours de laquelle les candidats se sont montrés relativement responsables». Conscients de la fragilité de la situation sociopolitique du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé se sont abstenus de propos belliqueux. «Il reste désormais à s'assurer que cette atmosphère puisse régner jusqu'à la proclamation des résultats, voire jusqu'à l'investiture du vainqueur. Ce qui passera surtout par la transparence et l'honnêteté avec lesquelles la suite du processus sera gérée», souligne notre source. Par ailleurs, cette fois, contrairement au premier tour, les médias même étrangers ne se sont pas focalisés sur le déroulement du scrutin, dans la région du nord du pays, où des attentats étaient redoutés en raison de l'insécurité qui y régnait depuis 18 mois. Selon des sources locales, à Kidal et Tombouctou, le vote s'est déroulé sans incidents avec, notamment, une importante mobilisation des électeurs à Gao. La Cour constitutionnelle a jusqu'à vendredi pour valider les résultats qui doivent lui être communiqués en cours de semaine.