Alors que le résultat final du second tour de l'élection présidentielle malienne ne sera connu que vendredi, Soumaïla Cissé, le candidat rival d'Ibrahim Boubacar Keita, a reconnu lundi soir sa défaite et félicité son adversaire. Même le président français, François Hollande, est de la partie. En effet, l'ex-ministre malien des Finances, Soumaïla Cissé, a créé la surprise en reconnaissant la victoire à la présidentielle de son rival Keïta avant même la publication des résultats provisoires et officiels attendus vendredi. Il est allé avec sa femme et ses enfants au domicile d'IBK à Bamako pour «le féliciter et lui souhaiter bonne chance pour le Mali», a-t-il annoncé à la presse. Il a également précisé qu'il avait souhaité faire le déplacement chez son rival parce que c'est «dans la tradition malienne» mieux qu'un simple appel téléphonique, comme cela se fait le plus souvent dans d'autres pays. «L'heure n'est plus à la polémique», a-t-il affirmé. Selon nos sources, la décision de reconnaître la «défaite a été prise tant était grand l'écart des voix avec IBK» à l'issue du second tour, ajoutant :«selon des estimations et des résultats partiels portant sur deux tiers des bulletins dépouillés». De son côté, le ministère de l'Administration territoriale avait indiqué qu'«il faut compter cinq jours après la date du scrutin pour publier les résultats provisoires», mais le processus devrait être plus rapide qu'au premier tour du 28 juillet, puisque seuls deux candidats étaient en lice, contre 27 il y a deux semaines. Hollande félicite IBK La France est le premier pays à avoir félicité IBK alors que les résultats provisoires de l'élection présidentielle ne sont pas encore annoncés. Le président français François Hollande a appelé hier au téléphone IBK pour le féliciter de sa victoire, selon un communiqué de l'Elysée. «Il l'a assuré que la France resterait aux côtés du Mali», et que «tout doit désormais être fait pour réussir la fin de la transition dans ce pays», a indiqué la même source. Le président français a également, selon l'Elysée, salué le peuple malien qui «s'est mobilisé pour ce scrutin et a manifesté ainsi son profond attachement à la démocratie». Il a également rendu hommage à l'ensemble des candidats pour leur sens démocratique. Par ailleurs, et selon des sources proches de l'Elysée, M. Hollande retournerait au Mali pour assister à l'investiture d'IBK prévue en septembre. M. Hollande s'était rendu quelques heures au Mali le 2 février, trois semaines après le début de l'intervention des forces françaises dans ce pays. Une participation moindre qu'au 1er tour Par ailleurs, les premières tendances ont commencé à être dévoilées dimanche soir, après la fin du dépouillement des votes qui a aussitôt suivi la clôture du second tour de la présidentielle, où des rapports d'observateurs font état d'un taux de participation légèrement en baisse par rapport à celui du premier tour le 28 juillet qui était de 48,98%. De l'Union africaine (UA) à l'Union européenne (UE) en passant par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) ou encore l'Organisation de la conférence islamique (OCI), les milliers d'observateurs nationaux et internationaux accrédités à l'occasion ont tous salué un scrutin sans incidents majeurs, y compris dans le nord du pays. Un collectif de 60 organisations de la société civile malienne qui déclare la mobilisation de 2100 observateurs, le Pôle d'observation citoyenne électorale (POCE) a, dans un communiqué de presse, estimé que «d'une manière générale, les électeurs se sont mobilisés pour accomplir leur devoir civique, malgré les fortes pluies». A en croire cette organisation, «à la clôture du scrutin, la situation sur le déroulement des opérations de vote était satisfaisante dans 77,5% des bureaux ouverts».