Dans la vie quotidienne, les habitants de Ouled Chebel se sentent appartenir à la wilaya de Blida, une ville dont ils sont séparés depuis 1997. L'essentiel de l'espace urbain a été tissé sur le bord de nombreuses routes étroites et poussiéreuses et les différentes infrastructures publiques ont été implantées aux alentours du siège de l'APC. Au-delà, la ville cède la place à de vastes terres agricoles en jachère et aux haouchs, ce qui reste de la fameuse Mitidja. C'est en gros ce que représente la commune de Ouled Chebel. La localité se trouve à l'extrême ouest du centre-ville de la capitale, au bout de 25 km de route. C'est la dernière commune d'Alger avant d'entrer dans la wilaya de Blida. «Ici, les gens n'ont pas l'impression d'appartenir à la wilaya d'Alger», affirme Fayçal, un cafetier du chef-lieu. Ouled Chebel a été intégrée à la capitale à la faveur de la création du gouvernorat du Grand-Alger, en 1997. Cette année-là, plusieurs localités qui relevaient administrativement de Tipaza, Blida ou Boumerdès ont été rattachées à la première ville du pays. Comme le centre d'El Bahdja est saturé, les autorités sont allées chercher des terrains constructibles dans d'autres wilayas limitrophes. Après la suppression du statut de gouvernorat, ces communes sont restées attachées à la wilaya d'Alger. Cet attachement n'a rien d'ombilical. C'est précisément le cas de Ouled Chebel. «Dans l'inconscient des gens d'ici, l'attache naturelle c'est Blida», estime Fayçal. La preuve est dans la rue. Les habitants parlent en fait un arabe avec l'accent de la ville des Roses. De plus, ce qui attire les passants, aussi bien les enfants que les personnes adultes, ce ne sont pas les friandises et les cacahuètes des trabendistes comme c'est le cas à Alger-centre, mais bien un produit qui fait la notoriété de la ville de Boufarik : la zlabia. Ce produit est proposé dans la rue par les vendeurs ambulants. Munis de charrettes, ces marchands sillonnent la principale artère du chef-lieu en quête de clients. Il leur arrive de s'installer près de la terrasse du café où Fayçal travaille. Une aubaine pour vendre aussi bien aux clients du café qu'aux écoliers de passage. D'ailleurs, deux écoles donnent directement sur la grande route. Une grande mosquée est construite en face de ces établissements scolaires. Celle-ci côtoie le siège du centre culturel. Juste à côté, le groupe public Algérie-Poste est en train d'aménager un nouveau local pour son antenne. Au-delà de la sûreté urbaine, implantée en face du siège de l'APC, la route n'est même pas goudronnée. Comme Ouled Chebel se caractérise par un relief plat, les habitants s'y déplacent à la chinoise : en vélo.