Face aux grandes compagnies étrangères, les Roumains veulent coûte que coûte avoir une part de marché en Algérie. Le président roumain a, lors d'une conférence de presse animée à Djenan El-Mithak, révélé l'existence d'un projet «grandiose» d'acheminement du gaz algérien vers l'Europe via la mer Méditerranée et l'Italie. Un projet auquel participera la Roumanie qui, grâce à ce dernier, se passera du gaz naturel russe. Projet qui serait également concomitant à l'éventuelle exportation du gaz liquéfié algérien vers les marchés européens. Un grand nombre d'agents économiques roumains, entre organismes privés et compagnies nationales du pétrole, seront les artisans de ces chantiers futurs à la portée stratégique incontestable. Un tel dessein pour lequel la Roumanie, partenaire traditionnel de l'Algérie, s'enthousiasme ne pourra que favoriser notre pays au sein d'une Europe unie dont la directive gaz ne peut que mettre à mal tout investissement gazier d'envergure. Heureusement, la perspective annoncée par le président roumain est là pour réconforter la partie algérienne déjà au point d'atteindre l'Espagne directement par deux nouveaux gazoducs. Mais la possibilité annoncée par les Roumains ne peut qu'être en faveur d'un partenariat privilégié entre l'Europe et l'Algérie d'autant plus qu'une Europe qui s'élargit de plus en plus verra en 2007 l'adhésion certaine de ce pays de l'Est qu'est la Roumanie, qui se dit prêt à épauler l'Algérie dans tout investissement lourd en territoire européen. Cette éventualité, telle qu'annoncée, ne peut que renforcer l'idée de contrats à long terme auxquels l'Algérie serait susceptible de souscrire en matière énergétique avec tout pays européen. Un tel rapprochement entre Bucarest et Alger renforce ainsi les atomes crochus existants à un moment où l'ascendant américain sur les deux capitales est plus qu'évident et du coup favorable. Que d'alliance stratégique donc ! Puisque le gouvernement roumain affiche une volonté de présence sur le marché algérien sans précédent. Face aux grandes compagnies étrangères, les Roumains veulent coûte que coûte avoir une part de marché en Algérie. Pour ce faire, ils privilégient le contact direct entre opérateurs, mettant ainsi fin à un ancien mode d'approche centralisé, qu'ils jugent ankylosé et inadapté aux affaires. Par ailleurs, le président roumain, qui s'est dit satisfait des discussions avec le Président Bouteflika qu'il juge empreintes d'un climat positif, cite une large gamme de coopération qui est désormais établie entre l'Algérie et la Roumanie, coopération à laquelle les gouvernements algérien et roumain comptent donner un nouveau souffle et entreprendre selon une nouvelle approche que dicte la situation internationale. Le chef de l'Etat roumain n'a pas manqué de rappeler que les 40 années de dialogue politique constant et jalonné de résultats constituent la trame de toute avancée future entre les deux nations. Néanmoins, le président Iliescu a relevé une baisse des échanges dès 1995. Une baisse que l'on compte rattraper en instaurant des mécanismes actualisés qui répondent mieux aux exigences de l'économie de marché et des transitions en cours. Le Forum des hommes d'affaire algéro-roumain en est l'exemple le plus probant. Les relations économiques bilatérales sont donc appelées à connaître un développement croissant touchant des domaines d'intervention, outre le gaz et le pétrole, tout aussi stratégiques que la construction de barrages, le forage, la métallurgie, le transport, l'agriculture et le tourisme, secteur d'avenir. Dans cette «bourrasque diplomatique» un accord vient d'être signé pour consacrer un contact direct entre opérateurs, c'est le Conseil des hommes d'affaire, regroupant le patronat et les Chambres de commerce respectives des deux pays. Les échanges culturels et scientifiques ne sont pas en reste, a affirmé le président roumain en présence de notre ministre de l'Enseignement supérieur, M.Haraoubia, puisqu'il s'agira de capitaliser tout un passé de coopération scientifique. Abordant le volet international, le président roumain s'est dit respectueux de l'instance internationale onusienne et de la résolution 1441 pour gérer la crise en Irak. Ajoutant que le conflit israélo-palestinien, dans l'impasse, n'aide pas non plus à la stabilité internationale. Il s'est dit néanmoins confiant en l'avenir et n'exclut pas la possibilité de l'amorce d'un processus positif en faveur de la paix au Moyen-Orient. Se basant sur des indices favorables qu'il aurait observés au Forum de Crans-Montana où Arafat et Sharon auraient manifesté une volonté de réconciliation.