A la faveur de la suspension de la grève de la faim des détenus du mouvement citoyen, les langues commencent à se délier. Des parents de martyrs et de détenus et beaucoup de militants du mouvement citoyen d'Akbou ont rendu publique une déclaration dont le moins que l'on puisse dire constitue un acte d'implication concret dans la crise qui secoue la région. Tout en appelant à la solidarité avec les victimes et au maintien de la mobilisation dans son cadre pacifique et démocratique, les rédacteurs font preuve d'une volonté d'aller «vers la consécration de la plate-forme d'El-Kseur». Pour ce faire, les rédacteurs de l'appel demandent «la libération de l'ensemble des détenus» et «à s'engager politiquement à satisfaire les revendications». Parallèlement, ils invitent l'ensemble des acteurs de la société (intellectuels, artistes, délégués et politiciens) à s'impliquer dans «ce processus de sortie de crise», qu'ils qualifient d'«unique voie pour le retour à la sérénité». Par ailleurs, les initiateurs de l'appel exigent une prise en charge effective et efficace des blessés. «L'ouverture d'un débat pour un dénouement à la hauteur des sacrifices consentis et des attentes exprimées», est un prélude à une dynamique politique. Notons que cette initiative n'est pas la première du genre dans la région. Lors des élections locales et devant la menace de dérive, ces mêmes citoyens s'étaient impliqués pour appeler «au report des élections». Par ailleurs, la cessation de la grève de la faim des délégués détenus à la maison d'arrêt de Béjaïa est effective, depuis hier. Une source proche du collectif des avocats de la défense nous l'avait confirmé, hier, après la visite rendue aux détenus. Il reste qu'au sein de l'opinion, on espère vivement «la libération de tout le monde», pour amorcer une nouvelle phase pleine de sérénité et d'espoir.