Ils exigent leur libération immédiate et inconditionnelle et dénoncent leur détention arbitraire. Les délégués et manifestants encore en détention à la maison d‘arrêt de Béjaïa ont récemment rendu publique une déclaration dans laquelle ils font savoir leur intention de reprendre la grève de la faim dans les prochains jours. Tout en réitérant leur volonté de poursuivre le combat jusqu'à la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur, les détenus du mouvement citoyen à Béjaïa, au nombre de vingt-sept délégués et manifestants, saluent «les militants qui poursuivent le combat dans l'union» allusion à la «cohésion» maintenue malgré les turbulences qui ont franchement secoué la Cicb à la veille du conclave de l'interwilayas. A travers leur prochaine action, les détenus exigent «leur libération immédiate et inconditionnelle» et dénoncent «leur détention arbitraire». Cette nouvelle volonté d'aller vers l'ultime recours n'a pas manqué de susciter divers commentaires au sein de l'opinion locale. Si dans l'ensemble, on s'accorde à dire que «la grève de la faim tend à être banalisée» eu égard à son observation successive, il n'en demeure pas moins qu'elle démontre «un certain désarroi» qui a gagné les pensionnaires de la prison de Béjaïa. Les observateurs de la scène politique locale expliquent cette volonté des détenus par «le statu quo qui caractérise le conflit» en ce sens que «l'absence d'une ébauche de solution et le maintien de détenus en prison en laissent plus d'un sceptique». A travers cette volonté de recours à la grève de la faim pour la troisième fois depuis leur incarcération, les détenus à la maison d'arrêt de Béjaïa donnent l'impression de vouloir alerter leurs camarades délégués en liberté pour plus de mobilisation en vue de leur libération et de la satisfaction des revendications. Au-delà de leur réaffirmation quant à leur volonté de poursuivre le combat, les détenus de la Cicb tendent à «banaliser la grève de la faim». Mais l'intensification des actions par leur famille et le recul qu'a connu le mouvement ces derniers temps sont un indice qui explique largement «le scepticisme qui touche l'ensemble des acteurs». Notons enfin que le délégué Youba Gabis et Djaâfar Benhama ont été libérés la veille de l'Aïd après avoir purgé quatre mois de prison ferme, peine prononcée par le tribunal de Béjaïa. Toutes nos tentatives, hier, de confirmer le début de la grève sont restées vaines,. Nos interlocuteurs, délégués et avocats, se sont contentés de confirmer l'intention des détenus sans pouvoir en faire de même pour «sa concrétisation». «Il faudra attendre demain dimanche, jour de visite hebdomadaire, pour être fixé», déclarait hier un délégué.