Ce week-end, les deux antagonistes ont fait une démonstration de force. L'offensive entamée par Ali Benflis, depuis Constantine, mercredi dernier, est poursuivie, ce week-end, par M. Youbi, ministre des Télécommunications. Ainsi, jeudi dernier, au siège de la mouhafadha, M. Youbi, troquant sa casquette de ministre avec celle de militant FLN, a tenu “à débattre avec la base du parti des préoccupations actuelles du parti et lui apporter l'éclairage nécessaire en pareilles circonstances”. D'emblée, l'émissaire de Ali Benflis revient sur les évènements ayant émaillé certains sièges de mouhafadhas et l'appel à l'annulation des résultats du 8e congrès du FLN, inspiré par Abdelkader Hadjar et poussé même jusqu'à la violence par des dissidents favorables plutôt à la candidature à la prochaine présidentielle de Bouteflika qu'à celle de leur SG. C'est principalement autour de cette “invalidation dudit congrès” que l'orateur axera l'essentiel de son intervention aux fins d'apaiser les appréhensions que peuvent nourrir les militants, d'autant qu'à Constantine, le vent de la fronde souffle et se fait davantage sentir. Le ministre insistera sur la notion de la transparence dont “ont été empreints les travaux du 8e congrès tenu les 18,19 et 20 mars dernier”, argumentant ses propos par la présence, durant ces deux jours, d'invités issus du corps diplomatique, de partis politiques et de médias nationaux et étrangers, outre le fait que la “constitution de commissions chargées de la préparation des travaux, dont celle de l'élaboration des statuts s'est faite en toute liberté”. Cette “preuve de l'observation des règles démocratiques”, pour paraphraser M. Youbi, ne saurait être assujettie puisqu'étant “conforme à l'article 11 de la loi organique relative aux partis politiques”. Toujours selon le conférencier, conformément à l'article 20 de la même loi, l'administration ne pourrait jouir d'aucun droit de contrôle ni de contestation des “activités des partis politiques, du déroulement de leur congrès, du renouvellement de leurs instances dirigeantes ni encore... de la légitimité de leurs résultats”. On peut lire, ici, une réponse, sans la moindre équivoque, décochée à tous les détracteurs du FLN qui ont interpellé le ministre de l'Intérieur sur la validité des résultats dudit congrès. Confiant dans l'issue de la confrontation entre les pro et les anti-Benflis, l'envoyé du bureau politique ajoute que “face à la cabale menée contre le parti, ce dernier saura se préserver de toutes les tentatives de déstabilisation grâce au monolithisme de ses rangs et à la vigilance de ses militants”. Au moment où M. Youbi s'attelait à véhiculer le message motivant adressé par la direction politique de l'ex-parti unique à ses “troupes loyalistes de l'est du pays”, un groupe de contestataires tenait un autre conclave. Dans ce dernier, c'est un autre discours qui est brandi devant un parterre recruté, essentiellement, parmi les comités de soutien au programme du président Bouteflika. Selon des indiscrétions, les contestataires constitués en un “mouvement du changement et du renouveau”, dénoncent leur exclusion du parti depuis les dernières élections et demandent à être écoutés sur le choix des candidats aux différents mandats, y compris pour la présidentielle de 2004. Une façon d'insinuer que le candidat du parti pourrait ne pas être son SG. Cette éventualité est fermement écartée par les instances locales du FLN, lesquelles, à l'issue de leur rencontre de mercredi dernier avec Benflis, ont plébiscité la candidature de leur secrétaire général pour la prochaine course à la magistrature suprême. R. A.