Le FLN organise une offensive sur le terrain contre l'entreprise de sape qui le cible par le cercle présidentiel. Et c'est son comité central (CC) qu'il mobilise pour cet objectif. Dès aujourd'hui, en effet, les 265 membres de cette instance fraîchement issue du huitième congrès du parti devront sillonner l'ensemble du territoire national pour multiplier meetings et rencontres avec les militants de base aux sièges des mouhafadhas qui ont été, pour rappel, la cible des partisans du Président. L'objet de ces rencontres, explique Abdesslam Medjahed, le chargé de la communication du parti, est “l'explication des résolutions des huitièmes assises du FLN et les évolutions intervenues sur la scène politique”. Il s'agira aussi, selon une autre source proche du parti, de mener une riposte “par la force de la persuasion en direction des militants” contre le cercle présidentiel qui veut coûte que coûte invalider les résultats du congrès du FLN. “Notre démarche qui s'inscrit loin de toute violence prouve que, malgré toutes les attaques qui ciblent notre parti, M. Benflis tient la situation bien en main”, précise notre source. Ces sorties sur le terrain interviennent, par ailleurs, suite à la rencontre tenue, hier, par le secrétaire général du parti avec les élus de Constantine. Ali Benflis a eu, en effet, à cette occasion, à s'entretenir avec les militants de cette wilaya autour des conditions de déroulement du congrès du parti. Ces mêmes conditions, mais également l'impossibilité d'invalider les résultats du congrès du parti, ont été, en outre, expliquée dans le menu détail par le patron du FLN dans une lettre interne adressée aux secrétaires généraux des mouhafadhas. Dans ce document, Ali Benflis souligne que l'article 20 de la loi relative aux partis politiques “ne confère au ministre de l'Intérieur aucune compétence ni pour évaluer ni pour approuver ou rejeter les résultats du congrès”. Et pour cause, “les principes démocratiques ont été respectés dans toutes les étapes de préparation et de déroulement du 8e congrès du parti du FLN, ainsi que dans les statuts adoptés par ce congrès”, précise le leader du parti de la majorité. Dans les faits et citant les conditions de déroulement du 8e congrès ordinaire de son parti, M. Benflis insiste sur plusieurs points : “Le bureau du congrès ainsi que les membres de toutes les commissions ont été élus par les congressistes ; les débats en plénière ont été libres et des dizaines de congressistes ont pris la parole ; les statuts et le programme du parti ont été adoptés par les congressistes à main levée et à l'unanimité ; l'élection du secrétaire général s'est faite à l'unanimité des congressistes ; l'élection des membres du CC a eu lieu à l'unanimité après que les candidatures eurent été ouvertes publiquement et sans aucune restriction, et un huissier de justice assermenté a dressé un procès-verbal des travaux et attesté de leur déroulement.” Evoquant dans le même temps la préparation du congrès, le secrétaire général fera remarquer, entre autres conditions de son déroulement, que “des commissions de préparation locales du congrès ont été installées au niveau de chaque mouhafadha pour élaborer les avant-projets de statut et de programme de parti ; une instruction adressée à toutes les structures de base du parti a défini les critères de participation au congrès, mettant l'accent sur la plus large consultation et que des membres du comité central ont supervisé au niveau des mouhafadhas cette opération”. N. M. Constantine Benflis réunit ses troupes en secret Le secrétaire général du FLN, Ali Benflis, a fait, hier, un déplacement “d'urgence” à Constantine. L'ex-Chef de gouvernement a réuni, au siège de la mouhafadha, des cadres locaux du parti auxquels se sont joints des militants d'association et des personnalités qualifiées de “sympathisantes”. Sur ce conclave tenu à huis clos, aucune information n'a été distillée. Toutefois, selon des indiscrétions, Benflis est venu à Constantine pour faire “une revue des troupes” dans le but de dissuader toute velléité de dissidence dans une ville où les comités de soutien au président Bouteflika sont très actifs. Mourad Kezzar