Au terme de sa tournée dans l'Est du pays, dont la dernière étape était celle de la wilaya de Skikda, le Président n'est pas revenu, comme s'attendaient les observateurs sur place, sur les sujets abordés avec une telle virulence à Jijel Après une courte visite à Mila, Bouteflika s'est rendu, hier matin, à Skikda pour une journée très marquée par la cérémonie d'accueil et le très folklorique bain de foule qui a «bouffé» une bonne partie du temps du programme matinal de la visite. Le Président s'est déplacé à pied tout au long de la grande artère du centre-ville, longue de 2 km, la rue Didouche-Mourad, au milieu des troupes folkloriques de la région, de Collo par exemple, et d'ailleurs, karkabous à l'appui. Parmi les Skikdis massés sur les trottoirs, beaucoup avaient dans les mains des enveloppes et autres porte-documents. Ce sont des réclamations et des problèmes que les citoyens veulent exposer au Président afin que les autorités locales les prennent en charge. Un élément du protocole de la présidence s'occupe notamment de recueillir ces lettres et ces documents. La veille de la visite, et au hasard d'une promenade nocturne dans cette belle ville, nous avons demandé à un Skikdi ce qu'il dirait à Bouteflika s'il avait l'occasion de l'aborder. «Qu'il les mette tous en prison, explose-t-il, tous ces responsables qui n'ont rien fait pour nous». A Skikda, comme à Mila, Bouteflika s'est tenu au strict minimum en terme de déclaration. Il a regagné le Complexe sportif du 20-Août-1955 tout de suite après le bain de foule, où devant l'exposé technique sur le Complexe, le Président s'est exclamé: «Vous avez une commune riche!», sourire affiché. Bouteflika s'est dit porteur des salutations de l'USMA pour Skikda. On se souviendra des graves incidents qui avaient poussé au report de la demi-finale de la coupe d'Algérie entre le club algérois et le JSMS local. Le Président s'essaie-t-il dans la concorde sportive? L'on notera l'absence du ministre de la Jeunesse et des Sports lors de cette tournée. A l'occasion de la pose de la première pierre des 800 logements sociaux à quelques encablures du centre-ville, à hauteur du boulevard Houari-Boumediene, le présentateur du projet aborde, dans son exposé, le phénomène des bidonvilles dans cette wilaya. 34.000 logements précaires à travers toute la wilaya dont 5.400 rien que dans la commune de Skikda, comme ceux de Boulkeroua et celui de Bouaraz. Des fonds internationaux devraient participer à l'éradication de ce fléau et la construction de nouveaux logements. Au centre-ville, l'étude des vieilles bâtisses inquiète. Les expertises ont signalé 188 immeubles vétustes risquant l'effondrement. Skikda c'est aussi le port dont les prévisions d'augmentation du trafic maritime donnent 30% pour la période 2001-2004. Le Président a inauguré le siège de l'autorité portuaire de l'Est. Cette instance, et selon la loi 98/05 amendant les décrets maritimes, devra s'occuper des préoccupations de l'ordre de la puissance publique et laisser ainsi au côté commercial l'opportunité de s'ouvrir sur d'autres options, dont les concessions. L'importance du port est relative, également, à la zone industrielo-chimique qui comprend l'unité de production de prodyéthylène, société économique mixte (Enip, Repsol, Quimica). L'un dans l'autre, le réseau routier n'est pas en reste des priorités locales, le Président a donné le coup d'envoi à la réalisation d'un échangeur sur la RN 44. Cette réalisation entre dans le cadre d'un vaste projet d'aménagement routier. La visite présidentielle prendra fin dans l'après-midi dans la commune de Azzaba.