Le Canada et l'Algérie ont «convenu de la mise en place d'un mécanisme en ce qui concerne la force de travail». Le ministre canadien de l'Immigration et de la Citoyenneté, M.Denis Coderre, a qualifié mardi dernier à Alger les relations algéro-canadiennes de «très concrètes», affirmant que les deux Etats ont convenu de poursuivre la lutte contre le terrorisme. «Nous suivons et nous accompagnons l'Algérie, son président et son peuple dans ses réformes», a ajouté M.Coderre, précisant que les deux pays ont «convenu également de travailler de façon continue pour lutter contre le terrorisme». Le Canada et l'Algérie ont «convenu de la mise en place d'un mécanisme en ce qui concerne la force de travail». Selon les prévisions officielles, d'ici à 5 ans le Canada aura besoin d'un million de travailleurs qualifiés. Autrement dit, le Canada ne ferme pas la porte à l'immigration mais il donne la préférence aux travailleurs qualifiés. Le ministre résume la nouvelle politique de son pays dans ce domaine comme suit: «Trouver l'équilibre entre l'ouverture et la vigilance», ou bien encore «le Canada est un pays généreux mais pas naïf». Lors de la conférence de presse qu'il a animée mardi après-midi à la résidence El-Mithaq, M.Denis Coderre a annoncé que ce mécanisme de suivi devrait voir le jour au milieu de l'année 2003 après la visite au Canada d'une délégation algérienne qui sera conduite par notre ministre déléguée à la Communauté nationale à l'étranger et l'installation d'un comité interministériel. Quelque 40.000 Algériens sont installés au Canada et la plupart ont bénéficié de la nationalité, en vertu du caractère spécifique de la législation canadienne en la matière. Par ailleurs, le responsable canadien a constaté avec satisfaction que «la situation sécuritaire en Algérie s'est améliorée et que plusieurs régions du pays touchées par le terrorisme dans le passé, ont désormais retrouvé un rythme de vie plus normal». Dans la foulée, M.Coderre a condamné les dernières actions terroristes contre les citoyens. Il a également réaffirmé «la volonté du Canada d'accompagner le gouvernement algérien» dans son programme de réformes. Depuis la levée du moratoire sur les émigrés algériens en instance d'expulsion du Canada, en avril 2002 par le Premier ministre canadien, en visite en Algérie, 1040 dossiers ont été traités par les services spécialisés dans les questions d'immigration. Selon l'orateur, 300 Algériens sont en attente de décision de régularisation et 250 autres sont concernés par le statut de réfugiés. Par ailleurs, 174 Algériens ont disparu dans la nature depuis la promulgation de la nouvelle loi sur l'immigration, au lendemain des attentats du 11 septembre aux USA. S'adressant à cette catégorie d'Algériens, M.Coderre dira: «Conformez-vous à la loi, il n'y aura ni déportation massive ni amnistie générale.» Ce qui sonne comme une dernière mise en garde à l'égard de ces cas. Enfin, et au sujet du «travel warning» (mise en garde à l'adresse des ressortissants canadiens désireux de se rendre en Algérie), le ministre a annoncé que ses confrères députés qui l'accompagnent lui feront des rapports qu'ils présenteront à leurs supérieurs dans lesquels ils relèveront l'amélioration de la situation. «Cela devra avoir des conséquences», s'est contenté de dire M.Coderre.