Les Algériens constituent actuellement la deuxième communauté étrangère de ce pays. “Le dernier recensement a établi nos besoins en matière de main-d'œuvre étrangère qualifiée à un million d'individus en 2009”, révèle M. Denis Conderre, ministre canadien de l'Immigration et de la Citoyenneté. Avis donc aux candidats à l'émigration outre-Atlantique ! Dans une conférence de presse qu'il a animée, hier, à la résidence El-Mithaq, au terme de son séjour dans notre pays, l'envoyé d'Ottawa a, en effet, fait valoir le désir des autorités canadiennes de peupler leur vaste territoire de contingents d'immigrés, qui seront appellés, une fois titulaires du statut de citoyen, à contribuer à l'effort de construction nationale. “Nous voulons encourager tous ceux qui veulent venir”, a soutenu M. Conderre. Pour preuve, fort actuellement d'une communauté de plus de plusieurs millions de résidents d'origine étrangère, le pays de l'érable en accueille annuellement, en moyenne, 200 000 et attend 240 000 nouveaux arrivants cette année. Seconds après les Français en terme d'affluence, les Algériens sont au nombre de 40 000. En obtenant au printemps dernier le portefeuille de l'Immigration, l'hôte de l'Algérie avait pris en leur faveur une résolution très avantageuse. C'est ainsi qu'il a levé le moratoire de renvoi en vigueur depuis 1997 et qui concernait plus d'un millier de compatriotes en situation irrégulière. Il a été depuis accordé à 1 040 parmi eux l'opportunité d'en finir avec la clandestinité. 300 autres sont encore en attente de régularisation et 250 demandeurs du statut de réfugié politique. “174 sont dans la nature. Ils sont recherchés. Il est clair que le Canada ne ferait pas d'amnistie générale. Tous les dossiers sont étudiés au cas par cas”, a tenu, toutefois, à souligner M. Conderre. Il a, dans ce contexte, rappelé les deux grands principes qui régissent la politique de son département : ouverture et équilibre. À cet égard, l'orateur a affirmé qu'il n'est point permis d'exploiter la générosité du Canada à des fins occultes. “Tous ceux qui viendront pour des mauvaises raisons en payeront les conséquences”, a-t-il prévenu. À ceux-là, notamment les terroristes, le ministre canadien oppose un arsenal juridique strict. Il a, sur ce point précis, relevé l'étroite collaboration entre les services de police de son pays et ceux de l'Algérie pour les débusquer et démanteler leurs réseaux. “Depuis le 11 septembre, nous avons compris un peu mieux ce que vous avez vécu. Le terrorisme n'a ni nationalité ni religion. Le Canada s'est engagé à combattre ce fléau sous toutes ses facettes”, a dit M. Conderre en se déclarant “heureux de l'amélioration de la situation sécuritaire dans notre pays”. Pour autant, en réponse à une question sur la levée des restrictions sur le séjour des Canadiens en Algérie, l'émissaire du Premier ministre Jean Chrétien, a soutenu qu'il est nécessaire de demeurer encore vigilant. Présent à la conférence de presse, l'ambassadeur du Canada a affirmé que l'avis aux voyageurs encourage les séjours d'hommes d'affaires, à condition que ces derniers prennent les précautions d'usage. Aux Algériens qui veulent se rendre de l'autre côté de l'océan, le discours est tout autre. Incitatif, le ministre canadien de l'Immigration s'est attardé sur l'allégement des procédures d'immigration après l'adoption d'une nouvelle législation en juin dernier. Il a, par ailleurs, annoncé la prochaine mise en place de nouveaux mécanismes pour la reconnaissance des diplômes étrangers. S. L.