Désormais, il ne s'agit plus d'amender ce code pour satisfaire un courant idéologique ou en contrecarrer un autre. En août 1989, le Conseil constitutionnel a eu à trancher sur la primauté du droit international, par rapport à la loi suprême du pays. En d'autres termes, les traités et les conventions internationales, ratifiés par l'Algérie peuvent outrepasser cette Constitution dans le cas où une partie plaignante les fait valoir. En matière de droits de l'homme, l'Algérie a pratiquement ratifié toutes les conventions internationales. Il ressort que certaines clauses du Code de la famille, qui font l'objet d'une controverse, peuvent être caduques devant la force du droit international. Or, ces mêmes clauses, sont directement inspirées soit de la charia, soit du code d'honneur spécifique à la société algérienne. De ce fait, c'est toute la problématique de l'intégration à la mondialisation qui se trouve posée. Cette appréhension qui caractérise les sociétés en développement, voire même celles qui sont civilisées, pose en effet la question pertinente qui se résume comme suit: comment intégrer la culture universelle tout en restant soi-même? Au plan économique, la mondialisation a été beaucoup plus imposée que proposée dans la mesure où elle a été présentée comme étant la seule alternative. Il est évident que les conséquences qui en découleront vont directement influer sur les rapports qui structurent la société. Aussi, la réforme du code de la famille est-elle une nécessité dictée par la mondialisation? Ou alors il s'agit d'adapter les lois du pays conformément aux exigences de l'ère nouvelle, loin de la rhétorique et de l'apologie du passé. Dans un cas comme dans l'autre, le démarrage à partir d'un socle constitué par la spécificité algérienne est incontournable. Les spécialistes rappellent que toute projection et toute entreprise d'ouverture doit se faire à partir de ce postulat qu'ils considèrent immuable. La journée d'étude qui a réuni, jeudi, les experts à Ben Aknoun, a eu le mérite de poser les premiers jalons de ce débat. Un débat, devenu un fait d'actualité, puisqu'il appelle à une réflexion plus poussée sur les éventuels amendements qu'il convient d'apporter au Code de la famille. L'Algérie ayant ratifié les conventions internationales, désormais il ne s'agit plus d'amender ce code pour satisfaire un courant idéologique ou contrecarrer un autre. Bien plus, le débat dépasse le cadre des visions rétrécies par les idéologies qui se sont affrontées jusque-là au sujet de la femme, de ses droits, de ses devoirs, dans le cadre des traditions berbères, islamiques et arabes.