Lors du dîner officiel, le Président a réitéré la position de l'Algérie sur les questions de l'heure. Le Président Abdelaziz Bouteflika a prononcé, lundi, un discours à l'occasion du dîner officiel offert en l'honneur du président italien, Carlo Azeglio Ciampi, et tracé les contours de la diplomatie algérienne. La position sur l'Irak, tant attendue par la classe politique et la société dans son ensemble, est exprimée de la manière suivante: «L'Algérie observe avec inquiétude l'évolution de la situation en Irak et les risques d'embrasement qu'elle comporte dans une région déjà éprouvée par tant de conflits et de déchirements. Il nous apparaît que les autorités irakiennes ont pris conscience des dangers auxquels leur pays se trouve exposé et qu'elles se sont engagées à respecter scrupuleusement les dispositions de la résolution 1441 du Conseil de sécurité. Les inspecteurs de l'ONU poursuivent leurs investigations, en ce qui concerne la présence présumée d'armes de destruction massive. Aucune action militaire ne devrait donc être envisagée avant de connaître les conclusions du rapport des inspecteurs et en dehors des instances des Nations unies. Nous avons enregistré, avec satisfaction, l'accord intervenu entre les autorités irakiennes et les inspecteurs de l'ONU. Cet accord, accueilli avec soulagement par l'ensemble de la communauté internationale, devrait éloigner définitivement tout danger de guerre et faciliter la solution des problèmes de l'ensemble de la région.» L'Algérie tient à la construction du Maghreb arabe qui «demeure un choix stratégique». Elle croit à cette dynamique maghrébine qui «sera renforcée par le règlement du problème du Sahara occidental, à travers l'application du principe du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui». Comme elle s'insère dans un cadre africain en participant à «la résorption des foyers de tension», tout en restant attachée à «la promotion de la paix», en prenant part au Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) afin d'insuffler au continent une «renaissance» en vue de le faire participer à la grande tâche d'«évolution du monde». Par ailleurs, «la situation au Proche-Orient reste pour nous une source grave de préoccupation» et nécessite une paix durable qui ne peut se réaliser «sans la satisfaction des droits nationaux inaliénables du peuple palestinien et sans l'évacuation de l'ensemble des territoires arabes occupés en 1967 et l'instauration d'un Etat palestinien avec pour capitale Al-Qods». L'Algérie, par la voix de son Président, considère que «le mouvement de mondialisation et de globalisation des échanges s'accélère en ce début de siècle «et qu'il constitue «un facteur de progrès pour l'humanité». Mais elle milite pour plus de maîtrise par opposition à «la marginalisation des pays du Sud dans les processus mondiaux de décision». M.Bouteflika rappelle que depuis le 11 septembre, le terrorisme est «reconnu comme une menace réelle pour l'ensemble de l'humanité». L'Algérie a été «éprouvée dans sa chair par ce fléau et elle en est venue à bout au prix de sacrifices inouïs». Elle a appelé, sans être entendue, à une lutte globale «dans le cadre de la légalité internationale»; lutte qui «ne saurait confondre le terrorisme avec les luttes de libération». Le Président estime qu'il y a, entre l'Algérie et l'Italie, des réalisations qui renseignent sur les possibilités de coopération et «les projets de partenariat en cours dans les domaines de l'agriculture, de l'hydraulique, de la petite et moyenne industrie, de l'environnement et de l'habitat» qui s'ajoutent à la coopération «dans le domaine de l'énergie, véritable pilier de notre coopération» qui vient d'être renforcée «par l'adoption de deux importants projets de construction d'un nouveau gazoduc Algérie-Italie, via la Sardaigne et l'établissement d'une connexion électrique» entre les deux pays. Il a souligné enfin la «compréhension» de l'Italie pendant les années difficiles du terrorisme au moment où l'ensemble de la communauté internationale fuyait l'Algérie.