Largement soutenu par l'Italie, le président de la République a fait carton plein au plan politique. Le chef de l'Etat italien, Carlo Azeglio Ciampi, a assuré Abdelaziz Bouteflika du «plein soutien de l'Italie et de l'Union européenne». C'est là l'un des principaux résultats auquel est parvenu le président de la République lors de la visite officielle qu'il a effectuée avant-hier à Rome. Ciampi n'a pas tari d'éloge à l'adresse de Bouteflika qu'il ne manque pas de qualifier d'«homme sage et respecté, un ami de l'Italie et de l'Europe». Le président italien pousse l'éloge à la limite du discours diplomatique en relevant que «désormais», le chef de l'Etat algérien est «un ami personnel avec qui je parle avec franchise». Au plan politique donc, le président de la République a fait carton plein. Et pour preuve, Ciampi a tenu à s'exprimer sur la présidentielle du 8 avril dernier, qui «a apporté la preuve formelle que les pays arabes ont la capacité de mettre en place et de développer efficacement leur processus de réformes». Ce succès tranche avec les critiques qu'il subit au plan interne, par rapport à l'emprisonnement de deux journalistes. Cette question, évoquée par la presse à l'occasion d'un point de presse animé par Franco Frattini, ministre italien des Affaires étrangère, a été éludée par le conférencier, ce qui veut dire, en termes diplomatiques, que l'Italie n'accorde pas d'importance à ce sujet. Ce témoignage de l'excellence des relations algéro-italiennes devrait se traduire, estiment les deux parties, par un approfondissement conséquent des échanges économiques entre l'Algérie et l'Italie qui se limitent pour l'essentiel, côté algérien à l'exportation du gaz, faisant de l'Italie, premier client de l'Algérie. Cela dit, Bouteflika n'a pas omis, lors des entretiens qu'il a eus avec Ciampi, Berlusconi et Andreotti, d'évoquer le traité d'amitié signé entre les deux pays et qui devrait fournir «le cadre dans lequel se développe notre partenariat stratégique, stable, durable et solide». Pragmatique, le Président Bouteflika a néanmoins estimé que «nous sommes loin d'avoir épuisé tout le potentiel offert par les complémentarités entre nos économies et qui doivent permettre de forger des liens toujours plus denses entre les opérateurs économiques des deux pays». Un constat qui renseigne du long chemin qui reste à parcourir pour parvenir à une complémentarité économique effective, à la hauteur de l'excellence des relations politiques entre les deux gouvernements.