L'ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, a été récompensé par le président de la République italienne, Carlo Azeglio Ciampi, et le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, pour sa contribution au « rapprochement entre les deux pays, pour son rôle dans le règlement de la crise algérienne et également pour le professionnalisme dont il a fait preuve durant toute sa carrière », notamment à la tête du gouvernement. Ce professeur en sciences économiques, réputé technocrate sans accointances politiques, a reçu sa récompense le 20 avril dernier des mains de l'ambassadeur d'Italie à Alger, Giovan Battista Verderame. Il s'agit ainsi de la Médaille du mérité décernée chaque année par le président Ciampi. Un titre honorifique attribué par décret présidentiel à des personnalités ayant occupé de hauts postes de responsabilité et qui se sont distinguées par leur compétence et leur abnégation dans l'accomplissement des tâches qui leur sont dévolues dans des moments difficiles. Un dîner a été offert par l'ambassadeur en l'honneur de l'heureux médaillé, autour duquel l'ancien ministre s'est vu décoré Grand officier, l'une des six médailles italiennes du mérite. Il est le deuxième algérien décoré par le Président italien. Le président Bouteflika a, en effet, reçu lors de sa visite en 1999 au pays de Ciampi la Médaille du mérite « Le chevalier de grande croix décorée de grand cordon ». En 2004, trois ministres arabes dont un Libyen ont été décorés par la République italienne. Le choix des personnalités à récompenser se fait au sein du Conseil de l'ordre du mérite. Ahmed Benbitour, contacté par nos soins, a qualifié de « très gentil » ce geste de reconnaissance des sacrifices consentis pour son pays. Né à Ghardaïa (650 km au sud d'Alger), Ahmed Benbitour a évolué au sein de différentes institutions de l'Etat et dans le milieu des entreprises publiques algériennes. Ainsi, le spécialiste de l'économie socialiste a été cinq fois ministre. Après un bref passage d'une année au ministère du Trésor (1992- 93), il a été appelé à présider aux destinées du secteur névralgique de l'Energie et des Mines (1993-94), avant de prendre en main les clefs des Fiances du pays durant deux bonnes années (1994-96). Il a été président de la commission de l'économie et des finances au Conseil de la nation (1998-99), puis nommé à la tête du premier gouvernement de Bouteflika (1999/2000), poste duquel il démissionnera un peu plus d'une année plus tard, en août 2000. Au vu de sa lucidité, de ses compétences et de ses qualifications, Ahmed Benbitour est régulièrement sollicité en tant que consultant par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. L'ancien ministre est également auteur de deux livres sur l'économie algérienne.